Où se cache le patri­moine ?

Chaque année, comme une esca­pade juste après la rentrée, les Jour­nées euro­péennes du patri­moine ouvrent les portes de près de 2 000 lieux rhônal­pins, le plus souvent fermés au public. Entre les monu­ments incon­tour­nables, musées ou châteaux, Grains de sel a choisi de vous faire décou­vrir les sites que l’on a plutôt l’ha­bi­tude de contour­ner. Lieux souter­rains ou oubliés, inter­stices natu­rels…Une sélec­tion inso­lite en écho au thème de la 29^e édition : Patri­moines cachés.

Visite avant ferme­ture défi­ni­tive

Monu­ment impé­né­trable, la prison de Saint-Paul ouvre ses portes pour les Jour­nées du patri­moine. C’est une première ! Drôle de para­doxe pour un lieu qui a gardé sous clefs les déte­nus lyon­nais dès 1865 et se trouve désaf­fecté depuis 2009. En surpo­pu­la­tion, le centre péni­ten­tiaire s’est en effet trans­féré à Corbas. La prison se prépare pour accueillir dans quelques années le futur campus de l’Uni­ver­sité catho­lique de Lyon. Avant les  grands travaux, l’ac­cès aux cours de prome­nades, cellules et parloirs est prévu par groupe de 20 personnes, accom­pa­gnées d’un guide. Deux artistes, Ernest Pignon-Ernest et Georges Rousse, expo­se­ront leurs œuvres dans l’en­ceinte de la prison.

Bulles souter­raines

Prêts pour un plon­geon dans les profon­deurs de la colline de la Croix-Rousse ? L’usine des eaux de Caluire dévoile aux scien­ti­fiques en herbe ses entrailles : les bassins filtrants. Néces­saire à l’ap­pro­vi­sion­ne­ment en eau potable à la fin du 19^e siècle, cet astu­cieux système permet­tait de récol­ter l’eau du Rhône par infil­tra­tion dans des piscines géantes, creu­sées sous des voûtes, en sous-sol. C’était ensuite à la pompe de Cornouailles de redis­tri­buer l’eau à travers les gale­ries de la ville, jusqu’en 1910.  Aujourd’­hui, quelques milliers de mètres carrés d’eau éton­nam­ment turquoise attendent encore les plus curieux…

Les plus forts, d’est en ouest

À l’est, à Rillieux-la-Pape, le fort de Vancia. À l’ouest, à Fran­che­ville, le fort du Bruis­sin. Les deux bâti­ments mili­taires, construits autour de 1870 par Seré de Rivières, font partie de la cein­ture de défense de Lyon. Leur passé d’armes est pour­tant bien loin, puisque le premier est recou­vert par la végé­ta­tion sauvage, alors que le deuxième s’est trans­formé en centre d’art contem­po­rain. Raison de plus pour savoir ce que cachent ces méta­mor­phoses. Au fort de Vancia, maga­sins à poudre, écurie, plates-formes de tirs, case­mates, et même un détour par les souter­rains sont au programme d’une visite complète. Le fort du Bruis­sin accueille quant à lui les enfants avec des jeux de piste dans l’en­ceinte mili­taire. Deux parcours sur le thème des arbres sont propo­sés, dès 4 et 8 ans.

Paren­thèse fleu­rie

La Réser­veà Gerland est une friche qui revit. Natu­relle, artis­tique et  gour­mande, cette oasis au milieu du quar­tier abrite un jardin partagé, des instal­la­tions d’ar­tistes et orga­nise des ateliers autour des plantes et des saveurs toute l’an­née. Pour ces Jour­nées du patri­moine, le programme de La Réserve en cultures rejoint celui du Grand Lyon, qui met à l’hon­neur les richesses natu­relles et bota­niques de la cité. Rendez-vous pour des prome­nades buis­son­nières dans la ville et des ateliers de tein­tures végé­tales pour les plus petits.

Le week-end buco­lique se pour­suit au CAUE du Rhône autour de l’ex­po­si­tion Parcs, jardins et paysages du Rhône. Les enfants sont invi­tés à explo­rer sur le bout de la langue diffé­rentes plantes aroma­tiques. Les plus grands pour­ront même mettre en œuvre leurs décou­vertes bota­niques afin de fabriquer huiles et savons.  Pour leurs parents, l’ex­po­si­tion se double d’une présen­ta­tion du site du CAUE, l’Hô­tel de la Butte, qui surplombe les quais de Saône.

Retrou­vez tout le programme des Jour­nées du patri­moine sur www.jour­nees­du­pa­tri­moine.culture.fr

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