Dans un camp de resca­pés, gardiens, infir­mières ou bles­sés s’or­ga­nisent et se consolent en brico­lant un quoti­dien. L’uni­vers de Court-miracles, de la compa­gnie Bous­tro­phé­don, n’est ni simpliste ni effrayant. Il est exigeant, à l’image du travail de marion­nettes accom­pli par cette troupe de comé­diens excep­tion­nels. Jonglage, humour ou acro­ba­ties sur roulettes composent la fable muette d’un lende­main de guerre poétique à tout prix.

L’émo­tion reste intense dans ce spec­tacle porté par les prouesses tech­niques des comé­diens. Acteurs-pantins, ils parviennent à s’ha­biller véri­ta­ble­ment de leurs person­nages en complé­tant d’un bras, d’une paire de jambes ou d’une main leurs marion­nettes pour leur permettre d’évo­luer sur un fil, de se croi­ser et surtout de s’ex­pri­mer. Plus besoin de mots : l’in­te­nité de la situa­tion, la légè­reté du cirque et la tendresse des figures opèrent. Un petit miracle. 

 

Julie Banos