Au collège José­phine-Baker de Saint-Ouen, en banlieue pari­sienne, la caméra suit l’an­née d’une classe de quatrième. Prin­ci­pa­le­ment durant les cours de français et ceux d’arts plas­tiques. Sans aucun commen­taire. 

Dans cet établis­se­ment classé en zone d’édu­ca­tion prio­ri­taire, on assiste donc à la décou­verte de Victor Hugo, d’Ar­thur Rimbaud ou de Pierre Soulages, dans un silence appliqué qui alterne brusque­ment avec un brou­haha assour­dis­sant où quelques fortes têtes font la loi. Car c’est cela qui frappe : l’am­bi­va­lence des situa­tions. Parfois, la classe écoute et capte ce qu’on lui enseigne, sans problème. Mais le débor­de­ment est sous-jacent, la violence rentrée, la vigi­lance des profs perma­nente. Et leur patience remarquable. Car, malgré les déra­pages inces­sants de certains élèves, les deux profes­seurs mettent un point d’hon­neur à trans­mettre à tous leurs connais­sances, sans jamais se décou­ra­ger, ni les condam­ner. Un docu­ment posi­tif sur l’école (c’est rare), qui insiste sur l’in­ves­tis­se­ment des ensei­gnants comme sur celui de la plupart de leurs élèves. C’est riche d’en­sei­gne­ments.

 

Véro­nique Le Bris.