Pour faire fumer l’asphalte, un solex vous attend dans la vitrine. Pour mettre le feu sur la piste, sur du Cloclo ou du Dario Moreno, des électrophones Teppaz déclinés de l’orange au vert amande vous tendent leurs bras. Pour électriser l’ambiance, il y aussi des robes et des chapeaux plus flashy les uns que les autres. Et sur l’étagère, un banc de poissons-lampes en faïences vives et chamarrées. Bienvenue dans la famille Bebop.
“Ultrakitsch ces poissons, j’adore” déclare avec malice Marc, le père. Brocanteur depuis des lustres ou presque, il sort de l’arrière-boutique où il grattait quelques accords sur une guitare électrique. Cécile, la fille, s’occupe de la com’ : le kitsch, le vintage, elle est tombée dedans toute petite. Ce n’est pas sa maman Christine, ancien modèle, qui pourrait renier cette graine de brocanteuse. Tous avouent “être restés scotchés sur les années 60, 70”, époque où l’arrivée de nouvelles matières permit une créativité débridée. Leur échoppe qui trônait jadis en haut des pentes s’appelait Little Bric à Brac. En dévalant les marches jusqu’à la rue des Capucins, elle s’est agrandie pour devenir ce bazar au désordre subtil, où finalement chaque petit trésor a sa place au fond d’une caverne de l’âge… vintage.
Vincent Jadot