Il y a des spectacles qui ne s’oublient pas. Compagni di banco (Camarades de classe) est de ceux-là. Jouée presque sans un mot par deux comédiens formidablement expressifs, cette pièce prend appui sur toute la palette des émotions et l’infini pouvoir de l’imagination.
Deux hommes replongent avec délice dans leurs souvenirs d’école. Par petites touches, ils ressuscitent ces moments complices qui ont forgé leur amitié : partager le même bureau, faire les mêmes bêtises, apprendre à se connaître, savoir s’épauler… Au fil des saisons qui s’égrènent sur le plateau dans une succession d’images poétiques, leurs jeux d’enfants ravivent nos propres souvenirs. Tendre, émouvant, d’une grand justesse, ce duo dessine l’invisible contour des sentiments qui se logent au fond des cœurs et ne s’effacent jamais. Dénuée de tout artifice, la mise en scène tend son fil invisible à ces deux équilibristes. Avec grâce, ils oscillent entre le rire et les larmes, la nostalgie et le bonheur, pour rendre leur histoire universelle.
Blandine Dauvilaire, pour Grains de Sel n° 73 de mars 2011