Aï Kitahara expose pour la première fois ses dépliages. À partir d’éléments d’origami traditionnels, cette artiste japonaise déplie la matière, opère une destruction de l’objet existant, pour lui donner une autre forme. Au centre de la galerie trône un dépliage géant qui fut autrefois un oiseau. Remis à plat, le papier qui a conservé les traces de l’œuvre initiale évoque presque encore un animal. Autour, une dizaine de pièces-sculptures réalisées dans divers papiers, en grès, ou de manière plus expérimentale en porcelaine, attendent d’être regardées pour livrer, peut-être, un fragment de mémoire. En complément, Aï Kitahara présente une série d’œuvres sur le thème de la frontière, qui viennent dialoguer avec le travail de l’autre artiste invitée : Daphné Nan Le Sergent. Née en Corée, celle-ci questionne par le biais de l’image et de la vidéo notre rapport à la délimitation du territoire.
Blandine Dauvilaire