Si vous n’avez pas encore vu le Pinoc­chio de Joël Pomme­rat, courez à la Comé­die de Saint-Étienne. Avec une effi­ca­cité redou­table, le metteur en scène adapte l’œuvre de Carlo Collodi. Plus sombre, plus profonde, sa pièce entre en dialogue avec le monde d’aujourd’­hui, les person­nages se détachent du conte chimé­rique pour nous embarquer vers l’âpre rivage des adultes. Dans ce décor presque nu, éclairé avec parci­mo­nie, les images qui surgissent impriment dura­ble­ment leur beauté. Non seule­ment Pomme­rat serre au plus près l’âme du héros, mais il offre une relec­ture d’une grande intel­li­gence.

Blan­dine Dauvi­laire