Jouer à se faire peur, voilà le thème qui relie les cinq courts-métrages de ce programme très varié. Nos deux films préfé­rés sont signés du même réali­sa­teur, Jean-Claude Rozec, qui a su décli­ner ce penchant enfan­tin que l’on retrouve souvent plus tard chez les fans de cinéma. Dans Cul de bouteille, dessiné au crayonné noir et blanc, un enfant (le réali­sa­teur lui-même ?) découvre avec horreur que le monde fantas­tique qu’il voyait n’a plus du tout la même saveur quand il le regarde à travers ses nouvelles lunettes de myope. Sauf que sans elles, il lui arrive de se perdre… Monstre sacré, son second film en couleurs mais sans paroles, raconte l’his­toire d’un jeune dino­saure né dans une couvée de canards dont il est évidem­ment chassé immé­dia­te­ment. Sa diffé­rence sème la terreur partout où il passe… sauf à Holly­wood ! Deux autres courts, Citrouille et vieilles dentelles et Bye bye bunny, préfèrent utili­ser l’hu­mour pour mieux déjouer la peur qu’ils provoquent. Le premier évoque un casting dans une maison de retraite, l’autre ce que serait le monde sans lapins. Impos­sible d’en dire plus sans tout dévoi­ler… Enfin, le dernier film, très graphique, livre un tango endia­blé sur l’op­po­si­tion entre le noir et le blanc. Chacun cher­chant seule­ment  à sauver sa peau…   

Véro­nique Le Bris