Bonhomme tout blanc et tout rond, Jean s’ennuie tellement sur la lune qu’il décide de venir découvrir notre planète. Le président de la Terre ne l’entend pas de cette oreille : il l’accuse d’être un dangereux envahisseur et le pourchasse jusqu’à le mettre en prison. Mais les enfants, que Jean de la lune aide à s’endormir chaque soir, et un savant un peu fou, vont l’aider à retourner chez lui, tout en contrant les ambitions du vilain président.
Jean de la lune est d’abord un conte à la fois poétique et un peu farfelu, signé par le très créatif Tomi Ungerer. C’est à lui aussi que l’on doit Les Trois Brigands sorti en 2007. Dans un registre tout autre, cette histoire merveilleuse qui parle autant de l’équilibre du monde, de la place de chacun, que de l’ennui ou de la solitude, est racontée au travers d’une succession d’univers très différents. À la poétique découverte de la nature chatoyante par Jean de la lune succèdent l’horrible bureau gris du président puis la maison loufoque du scientifique, tous renforcés par des ambiances sonores, souvent empruntées au jazz.
Mais le plus troublant est sans doute de constater à quel point Jean de la lune est directement influencé par l’enfance de Tomi Ungerer, ce génial Alsacien qui a réussi aux États-Unis avant d’en être chassé.
Un documentaire, à réserver strictement aux parents, qui sort aussi le 19 décembre, relate sa vie d’une manière passionnante.
Véronique Le Bris