Des trois artistes actuellement exposés au musée d’Art contemporain de Lyon*, on retiendra essentiellement le travail de Huang Yong Ping au 2e niveau. Cet artiste français né en Chine interroge la notion de mutation et de permanence, d’ancien et d’actuel. Constituée d’œuvres monumentales dont on ne sait pas au premier regard si elles sont récentes ou pas, l’exposition Amoy/Xiamen (ancien et nouveau nom d’une cité portuaire) s’amuse à brouiller les pistes. L’installation Reptiles, constituée de journaux réduits à l’état de papier mâché, symbolise les nouvelles du monde qui se salissent et se figent. Couché face à la reconstitution d’un magasin d’objets votifs, un éléphant, accompagné d’un chien, offre une métaphore de la vie et de la mort. Plus loin, ce sont cinq vautours naturalisés qui dévorent les intestins d’un bouddha de bois. Superbe, la collection de statues appartenant au musée des Confluences fait face aux statuettes destinées aux touristes. Un mélange des genres et des époques plutôt intéressant.
*Au 1er niveau, Latifa Echakhch livre une succession d’installations minimalistes et froides qui laissent le visiteur à la porte de son univers. Plongé dans l’obscurité, le 3e niveau accueille des documents en anglais sur l’art auto-destructif et auto-créatif de Gustav Metzger, ainsi que sa plus grande installation lumineuse : Supportive. Composée de 7 écrans géants dont les cristaux liquides réagissent de manière aléatoire au chaud et au froid, l’œuvre forme une boucle de 17 minutes.
Blandine Dauvilaire