La ville est telle­ment triste, grise, sinistre, que ses habi­tants n’ont qu’une idée : en finir au plus vite ! Mais s’y suici­der n’est pas forcé­ment chose aisée et rigou­reu­se­ment inter­dit par la loi.

Grâce à la famille Tuvache et à son Maga­sin des suicides, seul havre coloré de la cité, les plus moti­vés ont l’em­bar­ras du choix : des centaines de poisons, des cordes… bref, tous les moyens sont à dispo­si­tion. Avec pour seule devise : trépassé ou remboursé ! 

Tout change pour­tant quand naît Alan, le troi­sième enfant Tuvache. Sourire perma­nent affi­ché, Alan est la joie de vivre incar­née ! Mais, à force de ne voir que le bon côté de la vie, le joyeux garçon jette une ombre sur l’en­tre­prise très fruc­tueuse de ses parents. Va-t-il se mouler dans le modèle fami­lial ou chan­ger le cours de la mort ? 

En adap­tant le plus gros succès litté­raire de Jean Teulé (et en posi­ti­vant la fin), Patrice Leconte (Les Bron­zés) fait une entrée remarquée dans l’uni­vers de l’ani­ma­tion et des films pour enfants. Son humour décalé, son exigence de mise en scène y font merveille et trouvent une place impro­bable entre Tim Burton et Sylvain Chomet.

Ici, on est d’em­blée dans le poli­tique­ment incor­rect, dans le subver­sif, mais pas du tout dans le nihi­lisme malsain. Et surtout, tout reste tota­le­ment acces­sible aux enfants, même jeunes.

 

Véro­nique Le Bris.