Jojo a 10 ans et de lourdes responsabilités pèsent sur ses épaules : il est souvent seul chez lui, doit s’occuper du ménage, des repas. Sa mère, une rockeuse, est absente et son père, retenu par son travail, revient très souvent déstabilisé et déstabilisant. Pour combler ses manques affectifs et vaincre sa solitude, Jojo apprivoise un choucas, une sorte de corbeau noir, qui a été poussé hors du nid. En le nourrissant, en le chérissant, Jojo va finalement trouver la force d’affronter sa vie, la vraie…
Boudewijn Koole, documentariste néerlandais réputé, avoue s’être inspiré de son enfance pour écrire cette histoire. Bien lui en a pris, puisque ce long métrage a reçu deux prix au dernier Festival de Berlin, dont celui du meilleur premier film. Son sujet (le déni du deuil, la reconstruction) est incontestablement fort, sa réalisation maîtrisée et constamment à hauteur d’enfant, et ses acteurs touchants de naturel. Mais son traitement très naturaliste, un peu dans la veine de Ken Loach, en fait un film brutal, dur, qui risque de bouleverser les âmes trop sensibles.