Difficile d’être une collégienne comme les autres quand on est fille de réfugiés politiques chiliens.
À peine Alice a-t-elle le temps de s’attacher aux êtres et aux biens, qu’il lui faut à chaque fois tout quitter en catimini, sauter dans la vieille Mercedes et suivre ses parents en quête d’un nouveau boulot.
Qu’importe la prochaine étape, l’adolescente fait confiance à la vie. Elle se dit même qu’un jour, peut-être, elle croisera à nouveau celui qui a fait battre son cœur.
Touchée par le texte de Sylvain Levey, Anne Courel (compagnie Ariadne) a choisi de mettre en scène le destin d’Alice, aux allures de road movie moderne, d’une façon sobre et efficace. Découpé par de simples voiles qui glissent au gré des tableaux, le plateau devient le seul horizon de cette enfant toujours en partance.
Quelques rencontres fugaces, l’amour et la bonne humeur de ses parents pittoresques, apportent une touche d’humour à cette pièce tracée d’un souffle. Dans sa veste trop grande, à l’image de cette route qui l’emmène toujours plus loin, la comédienne Charlotte Ligneau prête ses traits juvéniles à Alice.
Habitée d’un optimisme formidable, l’héroïne force l’admiration par sa capacité à s’adapter. Une leçon de vie.
Blandine Dauvilaire.
Article paru dans Grains de Sel n°54, février 2010.