Par Véronique Le Bris.
• Fin 2008, Label Anim achète les droits du roman pour l’adapter en dessin animé. La première étape consiste à écrire le scénario auquel Jean Regnaud, l’auteur de la BD qui s’est inspiré de son enfance pour raconter l’histoire de Jean, participe. Une dizaine de versions différentes sont conçues.
• Le scénario fini, la société de production parisienne Label Anim commence à chercher des financements et c’est au Cartoon Movie* de Lyon que les premiers partenaires s’engagent. Le film trouve notamment un coproducteur luxembourgeois, Mélusine, et un distributeur (c’est lui qui s’occupe de sortir le film en salle quand il est fini), Gebeka, basé à Lyon.
• Puisque le tour de table financier semble bien parti, que les partenaires sont suffisamment nombreux, il est temps d’“ entrer ” en production, un long processus où les étapes se suivent dans un ordre précis. C’est la fabrication du film en lui-même, qui va durer au moins deux années.
• La première étape est celle des esquisses :
1. Les dessinateurs commencent à adapter les dessins du livre pour le dessin animé. Pour chaque personnage, ils réalisent des planches d’esquisses et sélectionnent les visages qu’ils utiliseront (image 1).
2. Ils font ensuite le même travail avec les différentes expressions.
3. Une fois les traits des personnages dessinés, les coloristes choisissent de manière très précise les couleurs pour chaque dessin.
4. Enfin, est évaluée la taille respective des personnages dans les espaces où ils évoluent.
• De toutes ces études naît une “ bible ”, un document qui répertorie toutes les références nécessaires pour “ dessiner ” le film. Les détails fournis doivent être très clairs et très précis, car l’animation et la coloration sont faites au Luxembourg et en Chine.
• Une fois tous ces éléments déterminés, on construit le story-board, qui raconte l’intégralité du film en dessins, en suivant le scénario. Comme une bande dessinée sans paroles.
• La deuxième étape consiste à enregistrer les voix des personnages. Cela se fait très en amont, afin que les animateurs puissent ensuite “ caler ” les actions des personnages sur ce qui a été enregistré, notamment pour ce qui concerne les mouvements de leurs lèvres.
• Maintenant que les personnages sont bien étudiés, que leur voix sont enregistrées, vient le temps de travailler sur les décors. Pour bien cerner l’ambiance que les dessinateurs veulent donner au film, pour bien respecter les proportions et les perspectives, il faut repérer des endroits réels qui vont les inspirer.
• Une fois toutes ces bases choisies, reste alors à dessiner consciencieusement chaque image - et quand on sait qu’un film passe 24 images par seconde, ça fait beaucoup de dessins, environ 500 000 ! - pour pouvoir ensuite les animer. Et certaines fois, les dessins du livre ne conviennent pas tout à fait à la manière dont l’histoire est racontée dans le film. Les dessinateurs les adaptent (images 2 et 3).
• Plus de deux ans de travail à Paris, au Luxembourg et en Chine auront été nécessaires pour achever Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill. Le film est enfin fini et a été présenté au public pour la première fois le lundi 10 juin dernier, au Festival international d’animation d’Annecy où il a reçu son premier prix. Rendez-vous le 23 octobre en salle !
* Forum des longs-métrages d’animation.