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RéCréa­tion

Publié le 25/06/2013

S'immerger dans les richesses de la création contemporaine à travers 16 expositions reparties dans toutes les bibliothèques de Lyon, découvrir des artistes, mais aussi rencontrer les métiers de la création (costumier, réalisateur, régisseur), approcher des oeuvres, visiter les coulisses, expérimenter les arts vivants, oser l'art numérique avant de prendre part à son tour à l'acte de création. 

Entre­tien avec Violaine Kanma­cher, respon­sable du dépar­te­ment jeunesse de la biblio­thèque muni­ci­pale de Lyon Part-Dieu et coor­di­na­trice de l’évé­ne­ment RéCréa­tion.

En quoi consiste l’évé­ne­ment RéCréa­tion ?

Plusieurs envies président au projet RéCréa­tion. Nous voulons nous empa­rer des espaces de la biblio­thèque pour en faire non pas une expo­si­tion clas­sique, mais un lieu d’ex­pé­ri­men­ta­tion. Nous souhai­tons nous adres­ser à la famille et au grand public, et non seule­ment aux enfants. Enfin, nous avons choisi un sujet qui inté­resse l’en­semble de la ville : la créa­tion contem­po­raine. Le livre et la conser­va­tion du patri­moine restent des missions fonda­men­tales des biblio­thèques, mais nous avions envie d’ex­plo­rer d’autres terri­toires. La biblio­thèque est aussi un lieu pour la créa­tion contem­po­raine.

La biblio­thèque de la Part-Dieu accueille une grande expo­si­tion sur le thème de la Cité de la culture. Qu’a-t-elle d’ex­pé­ri­men­tal ?

L’ex­po­si­tion casse tous les codes clas­siques du parcours : chacun est invité à construire son propre chemin dans un espace créé qui prend la forme d’une ville imagi­naire, “ la Cité de la culture ”. Le prin­cipe de la scéno­gra­phie est de décou­per l’es­pace en trois quar­tiers – dédiés aux arts plas­tiques, aux arts numé­riques et aux arts vivants – de 6 à 8 modules chacun, corres­pon­dant à un art diffé­rent. Pour les arts graphiques, il s’agit du design, du street art, du cinéma d’ani­ma­tion, de l’illus­tra­tion ou de l’art contem­po­rain.

L’in­no­va­tion porte sur les modes de trans­mis­sion du savoir. Géné­ra­le­ment, on orga­nise une expo­si­tion ou une collec­tion en vue d’un appren­tis­sage. On a voulu casser cela. RéCréa­tion est une expo 2.0. On n’est plus dans un savoir figé mais dans un savoir trans­mis par une intel­li­gence collec­tive. Les visi­teurs sont invi­tés à créer, à jouer, mais aussi à poser des ques­tions aux artistes, qui leur répon­dront égale­ment par le dispo­si­tif du Guichet du savoir. C’est comme si au musée d’Or­say, on pouvait deman­der à Paul Gauguin pourquoi il a peint ce chien rouge ou à Manet qui est cette dame ? Le discours sur l’œuvre va se construire par cet échange. 

Quelle commande avez-vous passée aux artistes ?

On leur a demandé de créer, sur le thème de la ville imagi­naire, et pour le grand public, quelque chose qui soit en perpé­tuelle recréa­tion et en inter­ac­tion avec les visi­teurs, car la biblio­thèque est un espace où les gens entrent très libre­ment et reviennent souvent : c’est le premier espace public de la ville en terme de fréquen­ta­tion ! Ainsi, deux jeunes Stépha­nois ont créé Sceno­cosme, un sas d’en­trée dans l’en­fance dont l’am­biance, lumi­neuse et sonore, évolue en fonc­tion de l’éner­gie des gens. C’est très senso­riel. On souhaite désin­tel­lec­tua­li­ser le discours sur l’œuvre et privi­lé­gier l’ex­pé­rience et les émotions, montrer que l’art se vit avec tout son corps. 

Des bornes avec des tablettes tactiles permet­tront d’éta­blir la météo émotion­nelle de l’ex­po­si­tion : dépas­sant le j’aime / j’aime pas, ou c’est beau / c’est pas beau, les visi­teurs pour­ront indiquer si telle instal­la­tion leur a fait peur, les a fait rire, leur a donné de l’éner­gie, etc. Par leurs votes, ils influe­ront sur la météo de la ville : les nuages chan­ge­ront de couleur. 

Quelle est selon vous la mission des biblio­thèques vis-à-vis de la jeunesse ?

Notre mission est de donner à l’en­fant les moyens de deve­nir un citoyen à part entière, avec sa liberté de pensée et d’ex­pres­sion. Pour qu’il déve­loppe un esprit critique, il faut qu’il ait accès à des lieux comme les biblio­thèques, qui donnent des clés de compré­hen­sion dans tous les domaines. Mais ce n’est pas parce qu’on s’adresse aux enfants qu’on doit être mièvre, expli­ca­tif ou péda­go­gique. Il ne faut pas infan­ti­li­ser l’en­fance. 

RéCréa­tion ne cible pas les enfants. Mais n’y a-t-il pas, tout de même, une spéci­fi­cité de la créa­tion pour la jeunesse ?

“ Il n’y a pas d’art pour enfants, il y a l’art ” disait François Ruy-Vidal. J’aime voir l’en­fance comme un arbre dont le tronc demeure ; seules les branches gran­dissent. On s’inquiète bien moins des réac­tions des enfants qui seraient perdus que de celles  des adultes qui ne compren­draient pas ! L’ex­po­si­tion est pensée pour une nouvelle géné­ra­tion qui a envie d’être surprise, qui ne veut pas être un mouton qui suit un parcours préima­giné pour lui. Une commu­nauté va se créer autour de RéCréa­tion, qui pourra se retrou­ver autour d’une ville virtuelle sur le site recrea­tion.bm-lyon.fr. 

Des exemples de créa­tions propo­sées ?

Timo­thée de Fombelle adapte Tobie Lolness pour jeux vidéo avec des collé­giens de La Duchère. L’ar­tiste Katsumi Koma­gata présente à la biblio­thèque du 4e des livres d’art conçus pour un jeune public, mais dont beau­coup d’adultes sont fans*. Le musi­cien Aran­del, habi­tué des Nuits sonores, fait un work­shop avec les enfants des Mercre­dis de Lyon et des espaces numé­riques de la BML ; l’ate­lier abou­tira à la créa­tion d’une bande-son qui sera diffu­sée dans les grandes serres du parc de la Tête d’Or. Un vidéo­ma­ton théâ­tral propose des extraits de pièces contem­po­raines du théâtre jeune public, dont on pourra propo­ser diverses inter­pré­ta­tions avec acces­soires. C’est une façon amusante de montrer la part de subjec­ti­vité que l’on projette dans les textes. De manière plus clas­sique, RéCréa­tion expose une sélec­tion d’ap­plis, ainsi que des beaux livres, pour montrer qu’au­cune concur­rence n’existe entre les supports.   

Anne-Caro­line Jambaud

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