Blackbird (oiseau noir en français, ou plutôt vilain petit canard) est un premier film canadien qui se reçoit comme un coup de poing dans le ventre. Pas tellement à cause de sa violence physique, mais plutôt à cause de l’acharnement psychologique que subit Sean, un ado mal dans sa peau, justement parce qu’il est mal dans sa peau.
Sean a 15 ans au début du film, il vit chez son père depuis que son beau-père l’a chassé à cause de son look gothique. Des ongles noirs, un blouson à clous, un tatouage d’anarchiste… bref, une allure de rebelle qui a le tort de déplaire à la petite communauté dans laquelle il vit. Parce qu’il est nouveau, parce qu’il s’habille autrement, on commence à l’humilier et à l’accuser du pire. Il a le malheur de se défendre et s’embarque dans un engrenage kafkaïen. Victime de la majorité bien-pensante et surtout du fameux principe de précaution, il mettra plusieurs années à sortir de cet enfer, à faire entendre sa vérité. Il y trouvera aussi le chemin vers l’affirmation de sa personnalité. Une vraie leçon de vie qui rappelle de ne jamais juger sur les apparences et que la majorité n’a pas toujours raison. Loin de là.