Laurent Gutmann s’empare du Petit Poucet avec la ferme intention de mettre en lumière les recoins ombragés du conte de Charles Perrault, quitte à exalter les peurs contenues dans le récit. L’abandon, le meurtre, la dévoration sont analysés avec force et finesse ; le réalisme côtoie le fantastique ; l’absurdité surgit au détour du chemin. Entre un père et une mère moins adultes qu’il n’y paraît, le héros mal-aimé, campé par un comédien de très petite taille, fait résonner la solitude de l’enfant. En multipliant les niveaux de lecture et en s’appuyant sur un univers visuel très fort, le metteur en scène ouvre de nouvelles pistes de réflexion. Il déclenche au passage le rire (souvent jaune) et l’émotion. Une pièce primée par le jury du festival MOMIX 2013.
Blandine Dauvilaire.