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Biennale d'Art Contemporain : Les sucripants
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Bien­nale d’Art Contem­po­rain : Bac à sucre

Publié le 31/12/2013

Découvrir les oeuvres exposées et imaginer une oeuvre singulière.

 

L’art d’en faire toute une histoire

En choi­sis­sant comme titre «  Entre-temps… brusque­ment, et ensuite », la 12e  Bien­nale d’art contem­po­rain de Lyon plante le décor d’une édition placée sous le signe de la narra­tion. Sélec­tion­nés par Gunnar B. Kvaran, commis­saire de l’évè­ne­ment, les 76 artistes présents nous racontent visuel­le­ment – et nous invitent à nous racon­ter – des histoires. Forte­ment influen­cés par les nouvelles tech­no­lo­gies, graves, grinçants, héroïques, poétiques, leurs récits aux couleurs du monde inves­tissent cinq lieux. Petit tour d’ho­ri­zon des œuvres à voir abso­lu­ment, dès 6/7 ans. 

Au musée d’Art contem­po­rain

Ici sont réunies des œuvres fortes, dont le pouvoir d’évo­ca­tion et parfois la poésie nour­rissent l’ima­gi­naire des visi­teurs. On réser­vera le dernier niveau aux plus grands.

– 1er étage

À travers une série de photos retra­vaillées et un podium doré,Glenn Kaino évoque l’ath­lète Tommie Smith, évincé des J.O. de 1968 pour avoir protesté contre les discri­mi­na­tions raciales.

Ludiques en appa­rence, les maisons de poupées construites par Robert Gober revi­sitent en fait ses souve­nirs person­nels (le papier peint est fait main).

Coup de cœur pour les instal­la­tions d’Antoine Catala qui composent le rébus « Il était une fois… ». En jouant avec l’ho­lo­gramme, l’im­pri­mante 3D, la vidéo-sculp­ture, l’ar­tiste crée de formi­dables effets dont on vous laisse la surprise.

Plus oniriques, les chevaux noirs à bascule de Mary Sibande nous entraînent dans les aven­tures imagi­naires de Sophie, son héroïne récur­rente.

– 2e étage

Inspi­rée par la chouette arti­fi­cielle du film Blade RunnerAnn Lisle­gaardréalise une vidéo-anima­tion saisis­sante où l’ani­mal happe le regard. Mais c’est Matthew Barneyqui ébou­riffe le plus notre imagi­na­tion et nous trans­porte au Japon avec une sculp­ture monu­men­tale, faite de plas­tique et cara­paces de crevettes odorantes, accom­pa­gnée d’un long-métrage et de dessins… Impres­sion­nant.

À la Sucrière

Parti­cu­liè­re­ment foison­nant et facile d’ac­cès, le parcours du rez-de-chaus­sée débute néan­moins avec une œuvre suscep­tible de heur­ter la sensi­bi­lité des plus jeunes. Échap­pés d’un cartoon après une course-pour­suite ayant laissé son empreinte dans le mur, Vil Coyote et Roger Rabbit, sculp­tés en taille XXL parDan Colen, gisent au sol, entou­rant la silhouette nue de l’ar­tiste d’un réalisme déran­geant. Pour éviter la confron­ta­tion, mieux vaut tour­ner tout de suite à droite et prendre le temps d’en­trer dans l’uni­vers en mouve­ment de Ian Cheng, qui confie à son logi­ciel le soin de créer une nouvelle forme de narra­tion aléa­toire et sans fin. Un peu plus loin, entouré de gazon et clos par des murs en bois, le Proto­type de para­disinstallé par Fabrice Hyber invite le visi­teur à péné­trer dans un espace où tout est codé et où les miroirs démul­ti­plient les reflets (belle vue d’en­semble depuis le 1er étage). Tandis que Tavares Stra­chan rend hommage à la première femme cosmo­naute améri­caine à travers une instal­la­tion subtile, le chinois Yang Zhen Zhong pose un regard sati­rique sur l’unité de son pays : vus depuis l’es­trade, les neuf éléments de son instal­la­tion s’as­semblent impec­ca­ble­ment pour dessi­ner la place Tien Anmen, alors que tout paraît désor­donné vu d’en bas… Enfin, pour gagner le café-restau­rant, et le jardin pas si zen que ça dessiné par MadeIn Company, traver­sez les vitrines kitsch du musée imagi­naire que ce collec­tif de Shan­ghai a orga­nisé avec ironie.

Un peu plus hermé­tiques, les œuvres du 1er et surtout du 2e étage s’adressent fran­che­ment aux plus grands. On aime les dessins de Karl Haen­del et l’am­biance onirique distil­lée par l’ins­tal­la­tion de Gabríela Fridriksdót­tir.

À la Fonda­tion Bullu­kian

Roe Ethridge (à qui l’on doit les affiches de la Bien­nale) installe une courte mais touchante  sélec­tion de photos saisies durant ses dernières vacances en famille. Des scènes du quoti­dien, comme sa fille dégus­tant une glace bleue, mais aussi une image du quar­tier de Rocka­way  Beach (New York) dévasté après l’ou­ra­gan Sandy, où vit l’ar­tiste.

Dans le jardin, Yoko Ono nous invite à parta­ger nos rêves d’été en les écri­vant sur l’or­di­na­teur de la Fonda­tion (ou via le site de la Bien­nale), ces messages sont ensuite diffu­sés en boucle sur l’écran lumi­neux installé en plein air.

À l’église Saint-Just

Le temps de la Bien­nale, le lieu accueille l’im­po­sante maquette duBarbie slave ship (Le Bateau d’es­claves de Barbie) construit parTom Sachs. À travers cette recons­ti­tu­tion d’un vais­seau du XVIIIe siècle, l’ar­tiste dénonce la traite des Noirs. Pour ce faire, il installe dans la cale, en lieu et place des esclaves, une multi­tude de poupées Barbie enchaî­nées par les pieds. Pour Sachs, qui manie l’hu­mour grinçant sans modé­ra­tion, notre monde moderne, de la conquête spatiale à Brit­ney Spears, n’au­rait pu exis­ter sans le sacri­fice de ces hommes. 

À la chauf­fe­rie de l’An­tiquaille

Excep­tion­nel­le­ment ouverte au public pour l’oc­ca­sion, l’an­cienne chauf­fe­rie de l’hô­pi­tal,  copieu­se­ment taguée depuis sa ferme­ture, accueille deux œuvres du chinois Zhang Ding.Control Club (dès 10 ans) : sorte de sculp­ture sonore consti­tuée d’am­plis et surmon­tée d’une cloche, l’œuvre diffuse un son puis­sant qui mélange bruits d’émeutes assour­dis, vibra­tions et sympho­nie de Beetho­ven. Oreilles sensibles s’abs­te­nir. 

Buddah Jumps over the wall (pour ados) : inspi­rée d’un plat chinois réservé à quelques privi­lé­giés, cette vidéo à la violence explo­sive montre des animaux en plâtre imma­culé sur lesquels tire un boucher anonyme, faisant couler le sang. Accom­pa­gnée de musique sympho­nique, l’œuvre évoque la corrup­tion qui règne en Chine.

Blan­dine Dauvi­laire.

 

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