Pour sa 23e édition, le festival Drôle d’endroit pour des rencontres propose un bouquet de films et cultive les échanges avec ceux qui font le cinéma. Revue des surprises avec Marc Van Maele, directeur du cinéma Les Alizés.
Tout public et ultraconvivial, ces deux mots résument-ils l’ADN de Drôle d’endroit pour des rencontres ?
Notre moteur, c’est le partage. On parle beaucoup du vivre ensemble. On a envie de rapprocher ceux qui aiment le cinéma et ceux qui le font, en sortant du clivage entre films pour cinéphiles et films pour grand public. Notre idée, c’est de permettre à tous de se retrouver autour d’un bon film, de pouvoir débattre après la séance, sans le côté paillettes, avec le réalisateur ou des comédiens et de terminer autour d’un verre. La programmation s’adresse aussi à tous les âges et tous les désirs, avec des films d’animation, des longs et courts métrages.
Cette année, vous allez faire l’événement avec une grande avant-première pour les enfants…
On est très heureux de diffuser en avant-première le film Minuscule, la vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud. C’est un film très attendu, après les premières pastilles télévisuelles. Il raconte, de façon mordante, l’affrontement entre deux bandes rivales de fourmis autour d’un reste de pique-nique, avec une coccinelle qui s’en mêle. C’est tout sauf béni-oui-oui et visuellement très beau. Le film sera précédé de la lecture d’un conte par une comédienne, pour conjuguer la magie de l’écran et du spectacle vivant.
La programmation s’adresse-t-elle aussi aux adolescents ?
Deux des films présentés peuvent vraiment parler aux ados et seront projetés en présence des réalisateurs. Vandal, réalisé par Hélier Cisterne, raconte l’histoire d’un garçon en échec scolaire qui va s’émanciper à travers le street art. Il évoque en filigrane des questions qui chatouillent les adolescents : la construction de soi, le besoin d’être aimé… Nous recevrons aussi le réalisateur Nabil Ben Yadir avec La Marche. Ce film, au casting très convaincant, retrace la marche des Beurs contre le racisme, lancée en 1983 à l’initiative d’ados des Minguettes.
Pour quelles raisons organisez-vous un colloque ouvert à tous sur le thème des enfants et des écrans ?
Nous aimons ouvrir des débats sur des thèmes plus larges que le cinéma. Aujourd’hui, en dehors de l’écran de cinéma, il y a une multiplicité de supports : les tablettes, les Smartphones… Les enfants sont nés avec le numérique et il nous semble intéressant d’ouvrir une discussion avec des chercheurs sur l’impact des écrans auprès des enfants. Se pose aussi la question de l’accompagnement par les parents.
Propos recueillis par Aude Spilmont.
Drôle d’endroit pour des rencontres, au cinéma Les Alizés de Bron. Du 22 au 26 janvier 2014.