Je rassemble des objets du quotidien, des idées et des innovations. Je suis l’utile et le beau, reflet de nos modes de vie. Qui suis-je ? Nul besoin d’appuyer sur le champignon pour répondre à ce petit jeu de devinettes. Courez plutôt à la très chouette exposition « Histoires des formes de demain » à la Cité du design de Saint-Étienne. Vous pourrez y découvrir l’impressionnant fonds design du musée d’Art moderne de Saint-Étienne, exposé pour la première fois hors de ses murs, et qui reste aujourd’hui la seconde collection publique de design en France, après celle du centre Georges-Pompidou à Paris. La scénographie vous invite à déambuler d’un module cubique à un autre, de façon chronologique ou aléatoire selon vos envies.
Au total, vous découvrirez plus de 200 pièces mythiques de la fin du XIXe à nos jours. Arrêtez-vous avec un brin de nostalgie devant la fameuse chaise bistrot Thonet à l’assise en rotin, sur laquelle des générations entières se sont assises. Étonnez-vous devant le très actuel pouf Digestion de Matali Crasset. Un pouf à l’usage non figé, qui se réinvente en table basse ou se module en canapé et fauteuil. D’une époque à l’autre se reflètent les évolutions des modes de vie, les innovations techniques, mais aussi les aspirations utopiques des designers.
Si vous craignez cependant que vos enfants confondent cette expo avec un magasin de meubles géant, n’hésitez pas à faire la visite guidée en famille. Les guides n’ont pas leur pareil pour offrir de façon ludique des clés de compréhension. Et pourquoi pas, poursuivre ensuite avec une deuxième déambulation ? Vous auriez tort de vous en priver, car la Cité du design présente également en ce moment « Homework, une école stéphanoise ». Cette exposition dévoile le travail d’une dizaine de jeunes designers en activité sur le territoire et qui collaborent avec des éditeurs ou galeristes prestigieux en France (Ligne Roset, Cinna, Cristalleries de Saint-Louis, Souvignet…). Preuve en est, s’il en était encore besoin, que le design fait bien partie de l’ADN stéphanois et que la créativité y fait florès.
Aude Spilmont.