La Maison de la danse accueille deux très grands chorégraphes qui s’inspirent chacun à leur façon d’Alwin Nikolais, en utilisant avec brio des effets visuels renversants.
> Illusionniste, circassien, poète mélancolique, Philippe Decouflé revisite 30 années de création avec ce Panorama jubilatoire. Présenté lors de la dernière Biennale de la danse, ce spectacle encore retravaillé contient quelques-unes des plus belles séquences dansées de son répertoire. Vidéo utilisée de manière époustouflante, images démultipliées à l’infini, costumes délirants, imaginaire totalement débridé… sa danse peuplée de créatures étranges bouscule en permanence la réalité. Sans oublier l’humour qui s’insinue un peu partout et rend les tableaux encore plus ludiques. Decouflé nous hypnotise.
> Maître du théâtre d’ombres, prince de l’illusion d’optique, magicien, Robby Barnett, le fondateur de la compagnie Pilobolus invente avec Shadowland une féerie visuelle étourdissante. Entremêlant les corps malléables de neuf danseurs-gymnastes et de subtils jeux de lumières, il sculpte des images oniriques qui s’animent en douceur. Paysages et monuments se construisent en un instant, fleurs géantes et animaux apparaissent comme par enchantement. Ces métamorphoses spectaculaires d’une précision extraordinaire donnent vie au conte initiatique imaginé par Steven Banks (auteur de Bob l’éponge). Pilobolus nous transporte.
Blandine Dauvilaire