Une citation de Paul Valéry donne son titre à ce film osé et inattendu de Miyazaki, qu’il a annoncé comme étant son dernier long métrage.
Le Vent se lève est un hommage à Jiro Horikoshi, un ingénieur aéronautique japonais. Dès l’enfance, il n’a vécu que de ses rêves célestes, puis a consacré sa vie à améliorer les performances des avions, sans enjeu militaire ni affairiste. Il vivait pour les avions et pour le vent qui les porte.
C’est d’ailleurs grâce à un coup de vent qu’il a rencontré sa femme adorée, au souffle malheureusement trop court. C’est aussi lui qui a compliqué ses calculs, mais l’a porté au sommet.
Si Miyazaki n’a rien perdu de sa poésie, ce film est surprenant. Il s’adresse à des enfants déjà très éveillés, qui comprennent qu’on puisse vivre pour une passion. Ils doivent aussi assimiler le cheminement de cet ingénieur de haut vol qui passe par des étapes jamais explicitées, mais qui définissent le contexte historique et politique de l’époque (la guerre, la course à l’armement…). D’où les doutes qui hantent Jiro.
Malheureusement, la seconde heure du film est longue et répétitive et pénalise la magnifique première partie, celle où les talents du jeune homme se déploient et cela, malgré les difficultés qu’il rencontre (tremblement de terre, université brûlée, etc.).
Véronique Le Bris