Avant d’être un film, Belle et Sébastien a été une série télévisée très populaire dans les années 1960 et 1970, le rendez-vous incontournable du dimanche soir. L’enfant solitaire, le gros chien blanc protecteur et la chanson du feuilleton ont imprégné la mémoire d’une époque.
Le film mis en scène par Nicolas Vanier (Le Dernier Trappeur, Loup) aura-t-il le même impact ? Rien de moins sûr, même s’il mise à fond sur la nostalgie. Certes, il reprend les éléments principaux : les personnages, l’amitié improbable et indéfectible entre ce chien et cet enfant abandonnés, le décor fabuleux de la haute montagne et même la chanson, un peu revisitée. En grand amoureux de la nature froide et rompu aux tournages difficiles, Vanier filme la montagne avec maestria, donnant à admirer des paysages grandioses, fabuleux en été comme en hiver. Deux bémols, cependant : la direction approximative des acteurs et le fait de situer artificiellement cette histoire en 1943, en pleine seconde guerre mondiale. Cela finit de dater des héros et un feuilleton qui auraient mérités d’être modernisés plutôt que figés dans le passé.
Véronique Le Bris