Les neurologues pour marionnettes (s’ils existaient) le confirmeraient : elles n’en font qu’à leur tête (de bois) ! Véronique Desroches convoque chaque année les cas de pathologie artistique les plus intéressants. Attention : en période d’incubation, leur drôlerie et leur tendresse risquent fort d’être contagieuses.
Parmi les patients placés en observation, il y a le cas Spéculos. Ce savant, lors d’une expédition, abandonne son ombre en pleine canicule. Cette dernière finit par le retrouver… et tout bascule. Pour conter cette histoire singulière, Muguette, clown marionnettiste, multiplie les techniques, ombres,pop-up, trucs et astuces. Elle déborde de talent et d’énergie pour Mon ombre (Cie Ma Grand-mère productions – dès 7 ans, le 17/01 à 15h).
Autres cas intéressants : les 2 comparses de la Compagnie Sac à Dos. Aussi futés que farfelus, ils embarquent les spectateurs pour unelove story à la Charles Trenet entre un jeune garçon un peu naïf et une jeune fille qui flâne sur un rayon de lune. Avec des plumes, du fil de fer et surtout leur talent de bricoleurs, de marionnettistes et d’acteurs, ils amusent, déconcertent, émeuvent… avec leur Fille de la lune (dès 3 ans, le 21/01 à 15h). Petite virée en Italie, celle des souvenirs d’Ottavio, le grand-père du jeune François. Du haut de ses 10 ans, le garçon prend l’aïeul pour « un vieux chiant », jusqu’à ce que ce dernier lui raconte Mussolini, sa vie de mineur, d’immigré… de Macaroni ! (Compagnie Théâtre des Zygomars – dès 8 ans, le 31/01 à 15h), un spectacle tendre sans être mièvre, sur les souvenirs, la transmission de l’histoire, mêlant comédiens, marionnettes à gaine, à doigts et à marotte.
Il n’y a pas de vaccin contre le plaisir du spectacle. Et les superbes masques exposés pendant le festival ne pourront rien contre la contagion, bien au contraire ; ces petits chefs-d’œuvre feront monter la fièvre.
Vincent Jadot