Le Guide
des sorties et loisirs des familles
dans la métropole de Lyon
Derniers jours
Accueil Se balader Escapades Rétros­pec­tive Erró
Share

Rétros­pec­tive Erró

Publié le 17/02/2015

Sur 3 etages et pres de 3000 m², des collages, performances, films, aquarelles, peintures, dessins... Soit près de 600 oeuvres choisies dans les collections publiques et privees d'Europe et d'Islande du premier storyteller de l'histoire de l'art.

 

550 œuvres, 3 000 m² d’ex­po­si­tion qui balaient 60 ans de créa­tion… la rétros­pec­tive Erró, déployée au musée d’Art contem­po­rain de Lyon, offre une plon­gée étour­dis­sante dans l’uni­vers foison­nant de cet artiste inclas­sable. Né en Islande en 1932, Guðmun­dur Guðmund­sson (de son vrai nom) est un précur­seur qui a anti­cipé le flux d’images perma­nent déversé désor­mais par Inter­net. 

Avec de simples ciseaux et de la colle mais un sens de la compo­si­tion génial, il détourne les textes, objets et images qui l’en­tourent, invente des tableaux-collages critiques ou sati­riques qui parlent avec force de notre monde. L’ac­cro­chage du MAC, dense mais très réussi, présente le travail d’Erró dans sa conti­nuité et sa diver­sité, depuis les premières créa­tions jusqu’à aujourd’­hui.

Au 1er étage sont réunies les œuvres « histo­riques » (1955 à 1964), qui illus­trent parfai­te­ment sa méthode du collage-peint. Carcasses aux accents moyen­âgeux, Méca­masksd’ins­pi­ra­tion surréa­liste consti­tués d’objets de récu­pé­ra­tion, toiles ultra­co­lo­rées compo­sées avec minu­tie, etc. Erró procède par séries théma­tiques, découpe, assemble, sature l’es­pace d’in­for­ma­tions visuelles, entre­mêle dessins, histoire de l’art, person­nages poli­tiques, super-héros et se renou­velle sans cesse de manière surpre­nante. 

Le 2e étage (1964 à 2000) en donne de beaux exemples. À partir de 1964, toutes ses pein­tures sont réali­sées à partir de ses collages. Marqué par son voyage à New York et la société de consom­ma­tion améri­caine, l’ar­tiste imagine d’im­pres­sion­nants paysages pano­ra­miques bapti­sés Scapes, dans lesquels il accu­mule jusqu’au vertige une multi­tude d’images d’un même objet. La poli­tique inter­na­tio­nale alimente aussi son inspi­ra­tion. Telle la saga consa­crée à Mao et ses parti­sans « en tour­née triom­phale dans les lieux emblé­ma­tiques d’Oc­ci­dent  », qui ne manque pas de piquant. Chez l’in­sa­tiable Erró, l’hu­mour se glisse partout, le plai­sir de peindre est mani­feste, tout autant que l’éner­gie folle qui l’ha­bite. Il en faut pour tracer d’un seul jet ou presque, à la pein­ture glycé­roph­ta­lique qui sèche si vite, des fresques débor­dant de person­nages colo­rés.

Le 3e étage fait la part belle aux œuvres spec­ta­cu­laires réali­sées entre 2000 et 2014. Toujours hyper­ac­tif du pinceau, ce formi­dable mani­pu­la­teur d’images laisse libre cours à sa passion pour la BD et les comics de Marvel. Expo­sée à côté du collage origi­nel, la célèbre pein­ture Silver Surfer Saga (3 m x 5 m), qu’il vient d’of­frir au MAC, est un modèle du genre.

Huma­niste, géné­reux, virtuose et d’une élégante simpli­cité, ce jeune homme de 82 ans, qui se passionne à présent pour le manga, a trouvé à Lyon un écrin à sa mesure. Et nous l’une des plus belles expos de l’an­née.

 

Blan­dine Dauvi­laire

 

Derniers jours
Erro

Vite ! Une idée de sortie en famille

Poterie, Judo, Arts du Cirque...

A découvrir également
Plus de publications à afficher
Consent choices