Des générations de parents se sont fait « les oreilles » en écoutant le célèbre disque imaginé par André Popp en 1956. Le voilà donc porté au cinéma. Evidemment une telle adaptation nécessitait des aménagements, une dramaturgie, des méchants etc… pour tenir tout un long métrage. Le pari est plutôt réussi. On suit l’aventure des deux héros, Piccolo et Saxo, issus de deux familles d’instruments différents, les bois et les cuivres, avec facilité. Même la création du vilain marteau est bienvenue, puisque c’est quand il apparaît avec sa machinerie infernale que le film a le plus de piquant. Deux bémols, toutefois. Les couleurs sont un peu trop criardes, et il faudra sans doute un peu d’aide aux plus petits ou aux néophytes pour comprendre ces querelles de familles instrumentales, l’intérêt des clés qui ont disparu des portées et la nécessité de bien s’entendre pour jouer et vivre en harmonie. Une véritable leçon de vie qu’on peut alimenter du disque original, qui continuera ainsi à créer de nombreuses vocations de petits musiciens.
Véronique Le Bris