Apprendre à jouer, voilà le programme que nous propose Co Hoedman, un réalisateur québécois réputé, avec ces trois courts-métrages réalisés entre 1972 et 2004.
Le premier, Tchou-tchou, commence dans l’univers très familier d’un jeu de blocs en bois aux formes géométriques très colorées. Un garçonnet et une fillette cubiques s’y amusent. Deux triangles forment un toboggan, des plots de différentes hauteurs improvisent une marelle… Soudain, un dragon fait irruption et dérange leur bel agencement. Vont-ils s’en débarrasser ?
Dans le deuxième film, la marionnette du Théâtre de Marianne sort de son chapeau trois saltimbanques (en papier découpé) qui tentent tant bien que mal de faire leur numéro de cirque : ils essaient le jonglage, la voltige et même la grosse caisse. Mais, à trois, rien n’est facile.
Enfin, et c’est le clou de ce spectacle sans paroles, Le Château de sable révèle une créature qui, en malaxant des grains, parvient à créer d’autres personnages (un serpent, un cochon, une araignée…). Ensemble, ils tentent de bâtir une construction, mais les vents et les sables sont changeants.
Dans chaque opus, la fluidité de l’animation est telle que l’histoire devient limpide. Bien qu’un peu datés, ces films restent des prouesses techniques, notamment Le Château de sable, sacré de l’Oscar du court-métrage d’animation en 1978.
Véronique Le Bris