Il y a trois ans, Mamoru Hosoda nous avait charmés avec Les Enfants loups, Ame et Yuki, un conte initiatique tendre et fantastique sur une fratrie d’enfants très spéciaux.
Dans ce nouvel opus, le réalisateur japonais mixe à nouveau l’univers des humains et celui des bêtes.
Kuyta, un jeune orphelin qui erre dans les rues de Tokyo, est recueilli par un ours rustre. Celui-ci l’emmène dans un monde parallèle uniquement peuplé d’animaux et décide d’en faire son disciple. Élevé à la dure, préparé au combat, Kuyta grandit et comprend en naviguant entre les deux mondes que l’ours Kumatetsu est une sorte de demi-dieu puissant, mais aussi le père qui lui a tant manqué.
Moins attendrissant que Les Enfants loups, Le Garçon et la bête reste un conte initiatique, à l’esthétique et à l’héroïsme manga. Kuyta s’y construit en apprenant les techniques de duels où les rapports de force sont modifiés quand les combattants se servent de leurs super-pouvoirs. Leur apparence en est transformée et comme dans les arts martiaux, c’est en se servant de la force de leur adversaire qu’ils remportent la partie.
Un peu brutal tant dans ses combats que dans son graphisme, Le Garçon et la bête est heureusement sauvé par son héros, plus humain qu’animal. Un humain fragilisé certes, mais au potentiel révélé par une bête apparemment féroce et qui devient émouvant quand il reprend sa vie parmi les siens, à Tokyo.
Véronique Le Bris