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Made­lon le poilu

Publié le 22/01/2016

 

Guignol quitte sa Madelon et Gnafron pour vivre la guerre...

 

Alors que les commé­mo­ra­tions du cente­naire de la première guerre mondiale battent leur plein, le musée Gadagne a choisi d’abor­der cette théma­tique sous un angle décalé et porteur de sens.

Conçue pour un large public, l’ex­po­si­tion Guignol 14–18Mobi­li­ser, survivre nous plonge dans le récit de la grande guerre à travers le prisme de la marion­nette la plus popu­laire de tous les temps. Riche de 150 œuvres et objets (photo­gra­phies, films, corres­pon­dance, marion­nettes, jouets, lecture sonore par des comé­diens…), cette belle expo­si­tion montre comment la figure de Guignol fut utili­sée sur tous les fronts, même les plus contra­dic­toires. Symbole de la bravoure, Guignol devient lors de la guerre de 14–18 un objet de propa­gande pour nour­rir le senti­ment patrio­tique et justi­fier l’ef­fort de guerre. Même les enfants sont la cible du bour­rage de crâne. On leur montre notam­ment Guignol faisant fuir un Père Noël alle­mand. Mais ce person­nage complexe aux multiples facettes endosse aussi d’autres rôles. Avec la verve et l’iro­nie qui le carac­té­risent, il se fait le porte-voix des poilus et des petites gens dans des repré­sen­ta­tions non offi­cielles. Il raconte les rats dans les tran­chées, la chair à canon des combats. Il persifle les profi­teurs de guerre et les manque­ments des auto­ri­tés.

L’ex­po­si­tion aborde égale­ment une autre « fonc­tion » jouée par Guignol à l’époque de la grande guerre : celle de soupape de décom­pres­sion et de résis­tance à la moro­sité. Durant ces années sombres, de nombreuses pièces jouées par des petites troupes de volon­taires sont données dans les hôpi­taux lyon­nais et dans les zones de canton­ne­ment des troupes. Sur le front, des soldats eux-mêmes impro­visent avec des caste­lets de fortune des histoires qui donnent du baume au cœur à leurs cama­rades, ont pour arme le rire et sont le témoi­gnage d’une pulsion de vie. Cette partie, la plus inté­res­sante de l’ex­po­si­tion, ouvre le champ d’une réflexion très actuelle à parta­ger avec ses enfants. À quoi sert de créer, tout parti­cu­liè­re­ment dans un contexte de guerre et de violence ? Voilà qui nous rappelle cette parole lumi­neuse lais­sée aux jeunes géné­ra­tions par les grandes figures de la Résis­tance : « Créer c’est résis­ter  ».

Et puisque de créa­tion il est ques­tion, le service jeune public des musées Gadagne a eu la bonne idée de propo­ser, en réson­nance à l’ex­po­si­tion, deux spec­tacles fami­liaux. Le premier, signé par la compa­gnie des Zonzons, raconte en marion­nettes, avec humour, musique et chan­sons, la grande guerre. Le second, créé par la compa­gnie Chicken Street, spécia­li­sée dans le théâtre d’objets, plante sur scène un comé­dien et des tonnes de patates pour une recons­ti­tu­tion déli­rante de 14–18. Le presse-purée n’est pas loin, atten­tion si vous vous asseyez au premier rang !

Aude Spil­mont

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