Le spectacle :
Avec son grain de folie habituel, la bande du Turak théâtre revisite Carmen de Bizet. Détournant des objets du quotidien, les manipulant avec poésie et humour, Michel Laubu transforme l’opéra-comique en féerie marine. On croise une fanfare de crabes, un orchestre de crevettes mandolinistes, un phare breton, des marionnettes… Le tout savamment bricolé sur des airs irrésistibles. Ça promet.
Par Blandine Dauvilaire
L’interview :
Avec la poésie et l’humour décalé qui les caractérisent, les membres du Turak théâtre transforment l’opéra Carmen en histoire d’amour marine. Rencontre avec Michel Laubu, bricoleur en chef de ce spectacle qui va faire des vagues musicales et sans doute des heureux. Par Blandine Dauvilaire.
Quelle est l’origine de cette Carmen en Turakie ?
Depuis toujours, nous faisons du théâtre d’objets en récupérant les choses qui traînent dans les greniers ; avec, nous essayons de réinventer un pays nommé Turakie. Nous nous sommes aperçus que l’opéra Carmen trainait dans la mémoire de tout le monde, il suffit d’entonner l’air du toréador pour le voir, et nous avons eu envie de nous emparer de ces airs, de les emmener en Turakie, de décaler le récit tout en respectant une certaine dramaturgie. Comme en Turakie nous n’aimons pas les histoires qui finissent mal, nous portons un regard amusé sur Micaëla qui aime Don José qui aime Carmen qui aime le toréador… qui est aimé d’un taureau !
Pourquoi avez-vous transposé l’histoire en bord de mer ?
En Bretagne, nous avons découvert un phare marin qui s’appelle Armen, nous avons donc imaginé que cette histoire d’amour s’était passée au pied du phare, que Don José était monté sur le phare écrire le nom de son amoureuse et s’était aidé d’un clair de lune pour faire le C car il n’avait pas assez de peinture. Romantisme typiquement turakien ! Nous avons mis un orchestre composé de crabes, langoustines, moules et huîtres dans une fausse marine et nous avons fabriqué des petits films d’animation qui rythment le spectacle.
Est-il nécessaire de connaître l’opéra Carmen pour comprendre votre spectacle ?
Absolument pas. Ceux qui connaissent profiteront des petits clins d’œil, les autres seront libres d’imaginer autre chose en écoutant un récit ludique raconté dans un décor qui bouge sans arrêt, avec des bateaux pneumatiques sur roulettes, des taureaux fabriqués avec des planches à repasser…
En parallèle, vous présentez une exposition dans le théâtre des Célestins…
Elle est en accès libre les jours d’ouverture du théâtre. Elle démarre dès le péristyle, se poursuit dans l’atrium, au bar, etc. Nous organisons aussi quelques visites guidées pour expliquer les fondamentaux de la Turakie.