Signé Koji Yamamura, fer de lance de l’animation japonaise indépendante, ce programme de courts métrages s’adresse vraiment aux tout-petits. Les intrigues y sont réduites à leur strict minimum. Dans la première partie, réalisée en pâte à modeler, Piyobuputo, l’oiseau rose, et Karo, l’oiseau bleu au long bec, construisent une maison perchée dans un arbre. Puis ils dévorent un sandwich gigantesque, concocté avec de multiples ingrédients. Dans la partie suivante, également en pâte à modeler, le chien Kipling vit avec ses parents à la campagne. Un jour, il décide d’accompagner ses amis musiciens en ville. Malgré le peu d’événements, il se dégage de la poésie grâce aux décors ou aux personnages craquants et rigolos. Très différent, confectionné lors d’un atelier avec des enfants japonais et américains, le troisième volet joue davantage la carte de la fantaisie. Centré sur un alligator qui hésite entre aller chez le dentiste ou chez le coiffeur, ce dessin animé flirte même avec l’absurde. Le rythme est frénétique et certains personnages affichent des têtes en forme de quart de lune. Un programme qui a le mérite de l’originalité.
Philippe Djian, pour Grains de Sel n°68 de septembre 2011