Il y a deux ans, le documentariste Pascal Plisson avait eu une idée géniale : suivre des enfants le long de la route semée d’embûches qu’ils doivent emprunter pour se rendre à l’école. Son film, Sur le chemin de l’école, a connu un tel succès qu’il a depuis été décliné en série télévisée.
Au cours de ses voyages, Pascal Plisson a rencontré un jeune prodige qui parcourait seul la Russie pour intégrer une école de musique prestigieuse. Ce violoniste n’apparaît pas dans Le Grand Jour, même si c’est lui qui en est à l’origine.
Quatre adolescents, d’Inde, de Mongolie, de Cuba et d’Ouganda, ont rendez-vous avec leur histoire. L’une est si forte en maths qu’elle rêve d’être ingénieur, l’autre espère protéger les chimpanzés qui le passionnent, une autre veut devenir contorsionniste et le dernier champion de boxe. Mais pour y parvenir, tous ont une épreuve à réussir, qui décidera si, oui ou non, ils seront capables de modifier le cours de leur existence, et bien sûr celle de leur famille pauvre.
L’idée de ce nouveau tour du monde est séduisante, mais le procédé devient répétitif. D’autant que Plisson ne réussit pas à créer l’attachement à ses personnages comme précédemment. À de rares exceptions près, on sent mal les sacrifices et le labeur nécessaires pour que ces jeunes atteignent leur but. Du coup, les défauts du film en deviennent apparents : pourquoi les avoir choisi eux ? Et surtout, pourquoi cette musique sirupeuse qui bloque brusquement la réflexion qu’ils nous inspirent ?
Véronique Le Bris