Qu’est-ce qui peut détourner un enfant mal né de la délinquance et de la rue ? L’école, affirme haut et fort Ernesto Daranas, le réalisateur de ce film cubain. À condition qu’elle déroge aux règles de la bureaucratie et qu’elle réaffirme ses valeurs.
Chala est à la fois un bad boy et un garçon courageux. Il vit seul avec sa mère, irresponsable, absente et régulièrement défoncée. Et malgré sa dizaine d’années au compteur, c’est souvent à lui de trouver l’argent qui leur permettra de manger. Pour cela, il élève des chiens qu’il entraîne au combat et pour lesquels son voisin le paie.
Mais Chala est aussi un écolier vif, amoureux de la jolie Yeni et très attaché à son institutrice Carmela, une vieille dame qui a une haute idée de sa fonction et de son rôle dans la fabrication des adultes cubains de demain.
Le film repose sur le charme et la force de ses personnages. De Carmela surtout, dont il esquisse finalement un portrait plus profond et plus intéressant que celui de Chala lui-même. Or, ce point de vue un peu mouvant est justement la faiblesse de ce conte urbain et moderne.
Quand Ernesto Daranas perd Carmela, le film s’appauvrit, l’intérêt décroit. Ces petites baisses de régime donnent alors l’impression d’un film trop long, alors même qu’il revendique une idée très forte, qui mérite d’être réaffirmée sans cesse : l’éducation, voilà la (seule) solution.
Véronique Le Bris