Certains ont autant de bonnes raisons de détester les maths qu’il y a de décimales dans le nombre PI (π)*. Pourtant d’irréductibles fans de Thalès multiplient les stratagèmes pour convertir ces « arithmo-geométrico-phobes ». Étienne Ghys éminent professeur à l’ENS de Lyon est l’un d’entre eux. Il a imaginé une arme redoutable : la MMI, la Maison des Mathématiques et de l’Informatique. C’est à la fois un paradis pour les amateurs de calculs et un piège pour les sceptiques. L’un des objectifs de ce lieu qui propose des expositions et des ateliers : montrer la matière parfois honnie, sous un angle ludique, participatif, poétique, artistique.
L’exposition Musimatique reflète parfaitement cette stratégie : on peut toucher, voir le son, à travers des expériences sur les fréquences avec des cordes qui vibrent, du sable qui prend des formes magiques. Avec Pythagore pour qui tout est musique et mathématique, on perce le secret des quintes et des tierces. On prend sa place au cœur d’un orchestre en jouant du smartphone sans oublier les œuvres graphiques sur verre de Denys Vinzant* qui diffusent de la musique.
Comme si cela ne suffisait pas, des ateliers sont proposés, tous les samedis, en libre accès pour jouer aux mathématiques, à travers de petites expériences et des jeux de société en compagnie de jeunes intervenants de l’association Plaisirs Maths.
Le mercredi, on peut se perfectionner dans la programmation informatique et parvenir à piloter des robots. C’est l’association Ébulliscience dont la réputation n’est plus à faire, qui est aux manettes.
Vincent Jadot
* l’exposition est en partenariat avec Grame, la Bibliothèque Universitaire Lyon 1 et en collaboration avec le département de physique de l’ENS de Lyon.