La genèse de ce film d’animation est remarquable. Il est, en effet, librement adapté d’un roman inspiré de la vie d’Iqbal Masih, un enfant pakistanais à l’histoire terrifiante. À 4 ans, Iqbal a été vendu par ses parents pour rembourser une dette. Il se retrouve enchaîné, contraint de travailler 12 h par jour dans une fabrique de tapis. Délivré à 10 ans par la Ligue contre le travail des enfants, il devient le porte-parole de l’enfance exploitée. Ses discours et la pression internationale contraignent le Pakistan à fermer des dizaines de fabriques et à délivrer quelque 3 000 jeunes esclaves. Cela n’empêchera pas Iqbal de mourir sur son vélo à 12 ans, criblé de plomb.
Le film porte à peu près le même message, tout en gommant les aspects les plus sombres. Ici, Iqbal tombe tout seul sur un escroc et parvient à s’échapper de la fabrique grâce à sa chèvre et à son intelligence, sans que sa fin ne soit tragique. De plus, ses rêves poétiques et ses dons d’artiste l’aident à s’évader.
Accessible aux plus jeunes, ce film, classique dans sa forme, vaut beaucoup par l’engagement qu’il suscite. L’Unicef l’a choisi pour sensibiliser grands et petits au travail des enfants. 168 millions d’humains âgés de 5 à 17 ans travaillent, dont 85 millions dans les pires conditions. Et cela, malgré les conventions internationales. Ce dessin animé pourrait contribuer à la nécessaire prise de conscience de ce fléau, dès le plus jeune âge.
Véronique Le Bris.