Il fut un temps où Jacques-Yves Cousteau était le français le plus connu au monde. Avec son petit bonnet rouge et son profil émacié, il a marqué des générations entières à qui il a fait découvrir ce fameux Monde du silence.
Inventeur du scaphandre, il s’est ensuite mis en scène quand il partait à la découverte des fonds marins à bord de la Calypso. Ses documentaires ont rempli les dimanches après-midis de milliers de personnes. Pourtant, selon le réalisateur Jérôme Salle, les jeunes ne le connaissent absolument pas.
C’est ce qui l’a poussé à lui consacrer un biopic. Sans revenir sur l’enfance du héros, L’Odyssée retrace sa vie d’aventurier à partir du moment où il acquiert son bateau, la Calypso, et décide d’aller explorer toutes les mers du globe. Malgré des images parfois saisissantes, comme dans l’Antarctique par exemple, le film n’est pas un catalogue d’images mais plutôt le récit de la vie d’un homme imparfait, à la fois porté par sa famille mais autocentré. Sans toutefois choisir clairement cette option, L’Odyssée raconte surtout la relation d’un père avec son fils, Philippe, à la fois son meilleur élève et celui qui le pousse à changer de cap. Car, si Cousteau n’a pas toujours été exemplaire, Philippe lui offre, sur le tard, la possibilité de se racheter en se convertissant à l’écologie. Le film est étonnant, imparfait et réhabilite autant qu’il en dévoile les défauts les plus criants, le héros d’une époque révolue, à qui l’on doit pourtant beaucoup.