Dans l’imaginaire collectif, le loup représente le mal, la méchanceté. Pourtant, sa fourrure soyeuse et son allure proche de celle du chien devraient le rendre séduisant, familier. Le grand méchant loup a-t-il raison de faire si peur ? Voici un programme de six courts métrages soignés et amusants, venus du monde entier, qui devrait remettre les pendules à l’heure… à moins qu’il ne brouille un peu plus les pistes.
Les sept chevreaux est le seul film adapté d’un conte traditionnel célèbre, celui d’une maman chèvre qui doit laisser ses enfants seuls, alors que le loup rêve de n’en faire qu’une bouchée. Le suspense est puissant et le parti pris de composer une animation à partir du bois (même la rivière est en bois) est vraiment original. Les autres films offrent une vision moins traditionnelle du loup. Dans Iwan et le loup ou dans Moroshka, des enfants parviennent à l’amadouer et même à l’apprivoiser. Dans les trois autres courts métrages, le loup est un marginal qui ne demande qu’un peu d’attention ou d’amour pour sortir de sa solitude. Un peu comme chez Grégoire Solotareff.
Dans chaque opus, les histoires sont drôles, tendres, avec ou sans paroles et portées par des univers graphiques très créatifs : des couleurs chatoyantes, des crayonnés judicieux, des matériaux nouveaux… Voilà une belle sélection de films courts à faire découvrir aux plus petits.
Véronique Le Bris