Le parcours incroyable de ce film suscite déjà la curiosité. Pour son premier long métrage, le réalisateur Claude Barras a choisi d’adapter un roman difficile plutôt à destination des adolescents, Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris et d’en confier le scénario à Céline Sciamma (Tomboy). Elle n’a pas cherché à édulcorer l’histoire mais a réussi à l’adapter à un jeune public (à partir de 9 ans). Un pari très culotté mais salué par les nombreuses récompenses prestigieuses reçues à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, aux Festivals d’Annecy ou encore d’Angoulême.
Icare, le héros de l’histoire, surnommé Courgette, n’a pas une enfance heureuse. Il vit seul avec sa mère qui a de sérieux problèmes de boisson. Celle-ci finit par avoir un grave accident qui lui coûte la vie et Courgette se retrouve à l’orphelinat. Là-bas, les premiers temps sont difficiles mais l’ambiance s’allège quand arrive la belle et effrontée Camille. Tous les pensionnaires ont une histoire familiale très lourde à porter, mais ensemble, ils vont réussir à trouver goût à la vie.
Le sujet de la maltraitance des enfants est ici central, mieux vaut par conséquent préparer les enfants à ce qu’ils vont voir. Et cela, même s’il est aussi question de résilience dans ce conte assez court, réalisé avec tact et délicatesse.
Les personnages sont dessinés avec une certaine outrance : ils ont tous des têtes énormes et des yeux immenses. Une absence de réalisme assumée pour éviter toute identification et qui ne prive pas chaque plan d’une très grande émotion et sensibilité.