Pratiquement tous les animaux ont été les héros d’un dessin animé. Même une taupe, une fourmi ou un rat. C’est pourtant la première fois qu’un serpent parvient à se hisser tout en haut de l’affiche. Ajar est un cobra qui souffre de ne pas avoir sa place parmi les siens, les animaux du sable chaud. Il a pourtant un copain, le scorpion Pitt, qu’il convainc d’aller faire un tour dans l’oasis voisine, là où vit la haute bourgeoisie du Sahara. L’endroit est jalousement gardé. Ajar s’y faufile à ses risques et périls. Il y rencontre furtivement Éva dont il tombe fou amoureux. Mais, Éva disparaît presque aussitôt. Ajar décide alors de partir à sa recherche et de braver tous les dangers pour la retrouver. Le serpent n’est pas cinématographique, trop plat et longiligne. Il ne remplit jamais l’écran.
Pierre Coré, le réalisateur, s’est donc mis au défi de mettre en scène une histoire qui déjoue constamment ce vide. De ce point de vue, ce dessin animé est plutôt réussi. L’immensité du désert devient un personnage, une épreuve. Et la manière dont un serpent se meut dans le sable, tout en étant capable de se dresser et de prendre des formes et des volumes est un spectacle dont on ne se lasse pas.
L’animation est fluide et réussie, même si le scénario est plan-plan, classique et a la fâcheuse habitude de couper les scènes quand le réalisateur ne sait pas comment les finir. C’est dommage car l’ensemble est sym pathique comme le sont Omar Sy, Louane ou Vincent Lacoste qui prêtent leur voix à ces drôles d’animaux du désert.
Véronique Le Bris