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Dans les coulisses d'Oggy et les cafards
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Dans les coulisses d’Oggy et les cafards

Publié le 15/02/2017

Pour tout connaître des secrets de fabri­ca­tion d’un programme d’ani­ma­tion jeunesse, Grains de sel s’est intro­duit dans les coulisses du studio Xilam, basé à Villeur­banne, en compa­gnie de trois respon­sables de la série. Ils nous expliquent tous les secrets de fabri­ca­tion d’Oggy et les cafards, dessin animé désor­mais culte auprès des enfants et de leurs parents.

 Il est l’un des chats les plus célèbres de la planète. Et les joyeux cancre­lats qui le font tour­ner en bour­rique sont aussi connus que lui à travers le monde. Produite par les studios Xilam, la série d’ani­ma­tion Oggy et les cafards a débarqué à la télé­vi­sion française à la fin des années 1990 et sa popu­la­rité n’a cessé de gran­dir. Alors que les premières étapes de produc­tion de la saison 5 ont été gérées à Paris, le Pôle Pixel de Villeur­banne a pris part au projet en réali­sant un travail tech­nique et artis­tique.


Comé­die bouf­fonne

Oggy et les cafards sont les dignes héri­tiers de Droopy, Vil Coyote et Bip Bip. La série emprunte son humour visuel au slaps­tick, un style comique hérité de la comme­dia dell’arte, théâtre popu­laire né en Italie au 16e siècle. Cette comé­die bouf­fonne a été magis­tra­le­ment revi­si­tée au début du 20e siècle par les stars du cinéma burlesque puis déve­lop­pée avec succès dans les années 1940–1950 avec l’ani­ma­tion sonore des cartoons améri­cains.

“Oggy est né de ce désir de renouer avec ce genre qui avait été un peu aban­donné. Il y a une gram­maire de comé­die visuelle qui fonc­tionne de manière univer­selle et quasi­ment intem­po­relle puisque les oeuvres qui maîtrisent bien ce langage ne se démodent pas” explique Marc du Ponta­vice, produc­teur et fonda­teur du studio Xilam. Le défi est de taille puisqu’il s’agit de faire rire sans utili­ser le dialogue et en mettant le corps des person­nages à rude épreuve.

Tout commence grâce à l’ima­gi­na­tion fertile des scéna­ristes et… la vie de tous les jours. Laurène Collet, direc­trice d’écri­ture sur la saison 5, confie que “le person­nage prin­ci­pal est ancré dans le quoti­dien et ses aven­tures résonnent chez tout le monde”. L’au­teur­réa­li­sa­teur Olivier Jean-Marie répète que lorsqu’il n’a pas d’idée, c’est que rien ne s’est passé dans sa vie ! L’écri­ture d’un épisode se déroule en trois phases et des notes sont prises à chaque étape pour peau­fi­ner le récit. Il y a d’abord un pitch de dix lignes : c’est l’idée de base. Vient ensuite un synop­sis d’une page et enfin un scéna­rio de quatre pages envoyé au diffu­seur de la série qui peut modi­fier ou reje­ter une histoire : “Je dois faire en sorte que le dessin animé que nous fabriquons garde sa person­na­lité tout en respec­tant les grandes lignes du cahier des charges édito­rial des chaînes” explique Laurène Collet.

Sur Oggy et les cafards, les scéna­ristes sont souvent story­boar­ders (artistes s’oc­cu­pant des premières illus­tra­tions d’un épisode). Les auteurs sont donc capables de dessi­ner, ce qui est un net avan­tage pour savoir immé­dia­te­ment si un gag fonc­tionne. “Certains enjeux et conflits sont beau­coup trop abstraits et très diffi­ciles à poser sans parler. Tout doit être résumé en deux ou trois images mentales. Il faut que tout puisse se dessi­ner”.

 

Des conte­nus super­vi­sés

Si Oggy et les cafards est conseillé aux enfants entre 6 et 11 ans, la cible est en réalité multi­gé­né­ra­tion­nelle. “Plus de la moitié des télé­spec­ta­teurs sont des adultes ! Le programme est partagé par les parents et leurs enfants” indique le produc­teur de Xilam Anima­tion. Diffusé dans plus de 150 pays, le combat acharné entre le chat bleu et les cafards farceurs est une recette à succès. Pour­tant, comme pour les autres programmes jeunesse, des tabous demeurent et l’équipe édito­riale effec­tue un travail de fond sur le contenu des histoires. “Les premiers clients sont Gulli et Cartoon Network. Les diffu­seurs prin­ci­paux ne donnent leur avis qu’au moment du scéna­rio et il y a une rela­tion de confiance. Mais la série est diffu­sée dans le monde entier et nous devons faire notam­ment atten­tion aux suscep­ti­bi­li­tés raciales et reli­gieuses” indique la direc­trice d’écri­ture qui consulte chaque texte en interne aux côtés de Marc du Ponta­vice et du direc­teur édito­rial Jean Brune.


Le Pôle Pixel a ouvert ses portes à Villeur­banne en 2009. Premier pôle régio­nal dédié aux acti­vi­tés de l’image, du son et des indus­tries créa­tives, il regroupe plus de 110 entre­prises. Le studio Xilam a choisi d’y relo­ca­li­ser une partie de sa produc­tion : il possède un plateau de 500 m2 et emploie plus de 100 anima­teurs. 


 La ques­tion de la repré­sen­ta­tion de la femme est quant à elle soule­vée avec perti­nence pour éviter de verser dans les clichés. “Les nouvelles saisons ont évolué par rapport aux premiers épisodes. Les person­nages fémi­nins étaient très pin-up et cela dérange dans certains pays. Olivia, l’amou­reuse d’Oggy, fait son appa­ri­tion dans la saison 4. C’est une femme forte et qui a du carac­tère” . Et la violence dans tout ça ? “Plus c’est exagéré, mieux ça marche. Pour que cela ne paraisse pas violent, il faut surpas­ser le réalisme. Oggy doit être toujours plus écra­bouillé, tomber de plus haut ou propulsé dans les étoiles. De même, le design et les couleurs aident à échap­per au réel : les armes ressemblent par exemple à des jouets”.

 

Dans la saison 5, les télé­spec­ta­teurs vont décou­vrir que la bataille entre le félin et les blattes dure depuis la nuit des temps ! “C’est la colli­sion entre la slaps­tick et l’His­toire. Ce sera un grand jeu de rôle où tous les person­nages vont embarquer dans une aven­ture histo­rique. C’est une façon de revi­si­ter le cartoon en costumes”  raconte Marc du Ponta­vice. “On a défini des thèmes et des périodes histo­riques les plus emblé­ma­tiques et iden­ti­fiables pour les enfants, ce fut notre travail le plus complexe”.  Prépa­rez-vous à embarquer pour l’Égypte ancienne, Rome ou le Moyen-âge. “Une des choses qui donne le goût de l’His­toire aux enfants, ce sont ces grands arché­types. On a repéré que dans la péda­go­gie, certains enfants aiment s’ap­pro­prier des périodes de l’His­toire pour ensuite se docu­men­ter. Notre objec­tif est de les amuser en leur donnant des repères et l’en­vie d’al­ler cher­cher plus loin”.


 

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