Proche de l’installation d’art contemporain, l’exposition Corps rebelles qui se déploie au musée des Confluences, retrace l’histoire de la danse contemporaine au XXe siècle. Un parcours savant mais accessible, constitué principalement de vidéos, qui intéressera les enfants déjà initiés et les ados curieux. Munis d’un casque audio, les visiteurs évoluent au milieu d’îlots thématiques sous une lumière tamisée.
Le parcours est d’autant plus immersif que les images en mouvement sont projetées sur des écrans géants qui forment des triptyques enveloppants. Il suffit de s’approcher pour être happé par les gestes et le commentaire d’un artiste, puis de s’écarter pour passer à autre chose. Cette circulation en toute liberté incite les plus jeunes à picorer selon leur sensibilité au gré des six sections traversées.
En écoutant Louise Lecavalier, chorégraphe star des années 80, ils prennent la mesure du travail engagé pour pratiquer la « danse virtuose ». La « danse vulnérable » incarnée par Raimund Hoghe au corps déformé par une bosse, invite à dépasser les apparences ; tandis que Raphaëlle Delaunay, danseuse à l’opéra de Paris, nous parle de la « danse d’ailleurs » et du répertoire venu d’Afrique. Mais la danse est aussi « politique » comme le souligne Daniel Léveillé qui s’interroge sur le corps dans la société. D’autres, comme le joyeux duo formé par Cecilia Bengolea et François Chaignaud, aiment entremêler « danse savante et populaire ». Pour sa part, le chorégraphe lyonnais Mourad Merzouki réinvente sans cesse le hip-hop et lui fait quitter la rue pour monter sur scène. L’exposition rend aussi hommage au chef-d’oeuvre de Nijinski, Le Sacre du printemps, créé en 1913, en diffusant simultanément huit versions de cette oeuvre culte.
En complément de la visite, le musée propose un atelier participatif aux enfants dès 10 ans et aux adultes. Après avoir enfilé un long imperméable, des chaussures et un chapeau, les apprentis danseurs, guidés par une voix-off, sont invités à reproduire un extrait de la chorégraphie du spectacle Joe de Jean-Pierre Perreault. Une expérience ludique qui permet de se glisser dans la peau d’un artiste.
Blandine Dauvilaire