Premier week-end de l’été, toute la famille est prête pour une journée de randonnée, les sacs ont été préparés la veille avant le dîner, l’itinéraire validé par tous les membres de la petite tribu. Chacun est impatient de profiter du grand air. Mais à l’heure du départ, les parents s’interrogent : que faire pour que les enfants ne détestent pas ça ?
La randonnée pédestre est l’un des sports outdoor les plus pratiqués en France avec plus de 27,5 millions d’adeptes selon une enquête datant de 2016 menée par “Les héros du sport”, sous l’égide de l’assureur Prévoir. C’est aussi une des premières activités sportives que l’on peut partager en famille mais sa popularité ne l’empêche pourtant pas de souffrir de multiples idées reçues : pas assez ludique, trop contraignant, dangereux. Alors oui, en premier lieu, les enfants (sauf spécimen rare) n’aiment pas marcher. Pourtant la montagne représente un immense terrain de jeu naturel qui peut leur permettre d’acquérir responsabilités et autonomie, les apaiser, les défouler, les sensibiliser à la faune, la flore, et éveiller leur curiosité. D’où l’intérêt de leur faire découvrir cette pratique progressivement, avec parfois beaucoup d’encouragements, d’imagination sans oublier une petite dose de patience. Mais cela est loin d’être une mission impossible.
Oser partir avec bébé
Partir marcher avec un enfant en très bas âge peut être une source d’inquiétude qui amène certains parents à renoncer. Pourtant, suivre quelques règles de base et faire preuve de bon sens suf- fit déjà à relativiser. Avant 3 ans, un enfant a besoin d’être porté dans un siège adapté, comme un porte-bébé ergonomique (dès 6 mois), qui va s’adapter à la physiologie de l’enfant en fonction de son âge. Dès qu’il saura se tenir assis, un porte-bébé dorsal, plus robuste et confortable pourra être utilisé. Une randonnée de 2h à moins de 1500 m d’altitude sur un terrain peu accidenté avec un faible dénivelé est un bon point de départ. Si tout se passe bien, ne pas hésiter à renouveler l’expérience en augmentant petit à petit le temps et le dénivelé. Dans tous les cas, il est important de faire des pauses fréquemment. Fervente amatrice de randonnée depuis son plus jeune âge, Lise se souvient “la première fois que mes parents m’ont emmenée en randonnée je n’avais que quelques mois ! Ils m’ont toujours dit qu’ils en avaient un très bon souvenir. Je croise souvent des parents avec des bébés sur le dos pour qui tout semble très bien se passer. J’ai même vu des bébés dormir paisiblement alors que leurs parents gravissaient des cols.”
Un terrain de jeu grandeur nature
À partir de 3 ans, un enfant peut “marcher”. Il ne faut cependant pas se mettre en tête qu’il suivra les adultes, c’est physiquement impossible et il cherchera plutôt à assouvir le besoin d’explorer son environnement. Il va vadrouiller çà et là de manière dis- continue et portera certainement plus son intérêt sur les fourmis qui traversent le chemin, les bâtons qui jonchent le sol ou les champignons aux formes étranges qui poussent sur les troncs d’arbres. À cet âge cela s’apparente donc plus à une sortie au grand air de quelques heures où le jeu est roi, qu’à une réelle randonnée. Au bout de quelques sorties il sera certainement possible de fixer un rythme de marche et un but à atteindre, tout en usant de stratagèmes pour les inciter à avancer. Pour Hélène, qui randonne avec son fils depuis qu’il a 4 ans, “ce qui compte c’est de nourrir leur imaginaire pendant le parcours, comme raconter des histoires et se mettre dans la peau d’un personnage”. Chaque enfant est différent, il est donc important d’adapter les itinéraires à ses capacités, plus qu’à son âge. “Cet été nous avons fait la traversée des Hauts Plateaux du Vercors avec des amis qui avaient également des enfants. J’ai été surpris de voir mon fils de 4 ans marcher comme un grand alors que les enfants de mes amis, plus âgés, rouspétaient ”, nous confie Nicolas. Effectuer une marche test peut permettre de jauger les aptitudes de l’enfant avant de s’engager sur un parcours plus exigeant. Randonner avec un âne bâté est aussi une bonne motivation, c’est un compagnon de route idéal pour les tout-petits.
Randonnée ludique
Pour les plus grands baroudeurs, jouer sur le côté ludique tout en les challengeant peut être un bon levier de motivation. Comme par exemple fixer des objectifs intermédiaires : chalet d’alpage, troupeau, panneau, point de vue, un lac pour pique-niquer, un refuge pour poser les sacs et évidemment viser le sommet ! Les enfants aiment très souvent se mettre dans la peau d’un explorateur ou d’un aventurier, pourquoi ne pas leur confier une paire de jumelles pour observer les marmottes, un appareil photo et un carnet de notes pour jouer au photo-reporter, une boîte-loupe pour observer les insectes, une boussole et une carte pour se repérer… C’est aussi l’occasion de leur transmettre sa passion pour cette activité et son savoir sur la faune et la flore, de les respon- sabiliser sur leur environnement, sur les risques en montagne… La randonnée est aussi une activité de partage, pour les néo-marcheurs peu emballés à l’idée d’aller crapahuter, pourquoi ne pas leur proposer d’inviter un copain pour partager cette expérience ? Pas toujours évident à adopter, surtout en cas de danger ou de désobéissance répétée mais avoir un discours bienveillant, valorisant et positif sera toujours plus efficace pour transmettre le goût de la randonnée aux enfants. Et qui sait, cela deviendra peut-être l’escapade préférée de toute la famille.
Pour équiper vos enfants, la team Grains de Sel vous recommande le site Les Petits Baroudeurs !
par Maria Manzo