Aussi fou que le Palais idéal du Facteur Cheval, le jardin Rosa Mir rouvre après cinq ans de patiente rénovation. Son créateur, Jules Senis Mir, avait, durant 20 ans, planté sur un petit terrain de 400 m² niché à la Croix-Rousse près de 5 000 plantes, accumulé et assemblé des milliers de cailloux, près de 2 500 coquillages (qu’il récupérait aux Halles)… et transfiguré la cour de son immeuble.
Mais pourquoi un tel ouvrage ? Pour remercier la Vierge Marie, suite à la rémission de son cancer. Il voulait aussi rendre hommage à sa mère Rosa. Pour ce petit chefd’oeuvre d’art brut, ce vaillant réfugié, anti-franquiste, s’était inspiré du célèbre Gaudi. Même s’il n’en était pas un ami intime. Jules, maçon-carreleur de formation, s’était jadis éreinté sur les chantiers barcelonais de l’architecte catalan.
Vincent Jadot.