Si Lyon est une destination touristique trés prisée, les jeunes citadins lyonnais ont aussi accès à de multiples visites et sorties dans leur propre ville. Grains de Sel a dégoté plusieurs bons plans permettant de faire découvrir ou redécouvrir la capitale des Gaules aux enfants qui l’habitent.
Graines d’historiens
De nombreuses visites guidées familiales, souvent conseillée à partir de 6/7 ans, sont organisées dans divers quartiers de Lyon. L’occasion d’aborder sa ville sous un angle historique et architectural. Le musée Lumière, ce n’est pas que du cinéma ! Il propose en effet une visite du quartier Monplaisir jusqu’au début du mois de juin. Cette balade d’1h30 permet de se plonger, au fil des rues, dans l’histoire de personnalités lyonnaises des XIXe et XXe siècles : le constructeur automobile Marius Berliet ou encore Adolphe Lafont, qui a perfectionné et breveté la salopette inventée par son grand père en 1844 à Lyon. Au cours de la promenade, on découvre aussi des lieux historiques comme le Hangar du Premier-Film, premier décor de l’histoire du Cinématographe dans le film La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, tourné en 1895 par Louis Lumière. On ne saurait non plus oublier la Villa Winkler, construite en 1900 dans un style Art nouveau, et devenue depuis un peu plus de quatre ans, un restaurant de la chaîne Bocuse. Et parce que le 8e arrondissement regorge d’Histoire, pourquoi ne pas s’y aventurer un peu plus, dans un musée à ciel ouvert ? Le musée Urbain Tony-Garnier est né aux États-Unis de Lyon, dans la Cité d’Habitations à Bon Marché (HBM) construite par Tony Garnier dans les années 1920–1930. En hommage à l’architecte, une muséographie étonnante y a été conçue à l’initiative des habitants, les bâtiments devenant le support de murs peints originaux, sur le thème notamment de la Cité idéale imaginée par monsieur Garnier. Un « parcours découverte » autour des 25 murs peints et de l’histoire du quartier y est animé chaque samedi. Et en écho à l’exposition « La vie, mode d’emploi », des visites commentée intitulées « La ville, mode d’emploi » sont menées – dedans et dehors – sur l’évolution urbaine du XXe siècle. Ce musée se situe entre architecture, art et société. Un formidable « trois en un ».
N’oublions pas les deux collines lyonnaises, porteuses d’une longue et passionnante histoire. La Croix-Rousse témoigne du riche héritage de la soierie à Lyon. À la Maison des Canuts, on peut justement explorer un véritable atelier d’époque. Cette découverte peut être couplée avec une balade commentée dans les traboules du quartier, sur les pas des canuts, conseillée dès 8 ans. Quant à l’association Soierie Vivante, elle permet non seulement de découvrir des ateliers, mais également de s’essayer soi-même au tissage, dès 4 ans. Et puisque l’artisanat et l’expression artistique sont toujours d’actualité dans le 4e arrondissement, mais aussi sur les Pentes, des balades urbaines sur le street art y sont organisées jusqu’en juin par les Musées Gadagne. Une sortie en famille divertissante pour parcourir les rues à la rencontre d’oeuvres étonnantes : mosaïques, fresques, collages… Redescendons jusqu’à l’Hôtel de Ville, car il s’ouvre aussi au public en dehors des Journées du Patrimoine. Deux samedis par mois, les familles peuvent explorer ce palais somptueux, où salons et dorures leur en mettent plein la vue. C’est le moment, sur la place des Terreaux, de jeter un oeil à la fontaine Bartholdi, fraîchement rénovée. Et puis, évidemment, il y a Fourvière, l’incontournable. On a beau apercevoir de loin la colline et sa basilique, nous sommes-nous vraiment penchés sur son histoire ? Une visite de ce monument construit au XIXe siècle s’impose, pour son passé comme son présent avec en bonus la vue vertigineuse sur la ville qui nous est offerte depuis la tour de l’observatoire et la terrasse Saint-Michel. Non loin d’elle, remontons encore plus loin dans l’Histoire avec Lugdunum – Musée et Théâtres romains. Un espace entièrement dédié aux enfants est inclus dans la visite du musée.
Connaître Lyon de façon ludique
Et pourquoi ne pas s’investir dans des ateliers pour mieux comprendre sa ville au présent ? Ceux de Chic de l’archi à la Maison du projet Lyon Part Dieu donnent cette opportunité aux plus jeunes. En avril et mai, l’association les initie à la signalétique des chantiers (dès 7 ans) via une forme de Pictionary, et aux engins de chantiers pour les 3–6 ans et leurs parents à travers un atelier tampons. Les mois de juin et juillet chez Chic de l’archi laissent libre cours à la créativité des enfants, grâce à un challenge photos et un atelier dessins de symboles architecturaux, en plein air. Des jeux de piste à l’initiative d’associations comme LudiLyon, Cybèle Arts ou Les chasseurs urbains permettent aux jeunes et théâtralisés » de Cybèle Arts en font tout autant à la Croix-Rousse, dans le Vieux-Lyon ou autour des deux fleuves. Avec les Chasseurs urbains, enfin, on peut participer en famille, dès 6 ans, à des chasses au trésor dans les quartiers de Fourvière et de la Croix-Rousse.
S’amuser, c’est aussi se balader, se laisser porter ou transporter dans les agréables rues de Lyon. Balade en tuk tuk ou en segway, virée en bateau ou à rollers…
Le choix ne manque pas. Exotique à la base, le concept du tuk tuk a déjà séduit beaucoup de familles à Lyon. On sillonne les rues à bord d’un triporteur électrique tout en découvrant sa ville de façon insolite, à coup d’anecdotes et de commentaires sur des lieux connus ou plus secrets. C’est ce que propose le Lyon Tuk Tour, dès 3 ans. Appelé également gyropode, le segway, lui, pour des raisons de sécurité, est conseillé à partir de 12 ans (45 kg minimum). Conduire ce véhicule électrique à mi-chemin entre le skate et le vélo c’est un peu se sentir projeté dans le futur. Il suffit de se pencher en avant pour avancer et en arrière pour freiner ou reculer. Comhic Tour ou encore Mobilboard animent plusieurs tours en segway à travers les quartiers les plus emblématiques de la ville, d’une durée de 30 minutes (initiation) à 3 heures (tour complet). Ils roulent aussi, mais ils sont plus rétro : les rollers. Les promenades de Générations Roller, qui se tiennent tous les vendredis soir au départ de la place Bellecour sont un bon moyen d’observer différemment son environnement. Elles sont conseillées dès 6 ans, et à l’arrivée des beaux jours, alors que l’on vient de passer à l’heure d’été, elles promettent de belles randonnées et des moments de complicité au coeur de la cité. En parlant de glisse, n’oublions pas les incontournables bateaux-mouches, présents sur le Rhône et la Saône, et dont on doit le concept au constructeur naval lyonnais Michel Félizat à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867. Avec Lyon City Boat, les enfants dès 3 ans accompagnés de leurs parents peuvent embarquer pour une balade au fil de l’eau, autour notamment du quartier de la Confluence ou de l’île Barbe. Des croisières jeune public idéales pour une approche en douceur de l’histoire de la ville.
Se reconnecter avec la nature en ville
Si en ville les espaces verts sont plus rares, c’est pourtant bien là que les plus jeunes préfèrent passer du temps. Et les initiatives sont nombreuses pour se reconnecter avec la nature et apprendre à y apporter un soin tout particulier. La Maison de l’environnement organise chaque mois des ateliers et excursions pour les enfants. En avril, avec par exemple le stage « Curieux de nature ? » pour les 8–11 ans, cinq jours d’exploration du parc de Gerland sont animés sur le thème de la faune et de la flore : petites bêtes terrestres et aquatiques, poissons du Rhône, herbiers de plantes et de feuilles… Les jeunes curieux apprécieront de même les animations au parc de la Tête d’or initiées par Lyon Nature autour des animaux et des plantes. À la Ka’fête ô mômes, en association avec Le Moutard, se tient à la fin du mois d’avril une intéressante rencontre sur la nature en ville, pour les 9–13 ans. L’occasion pour eux de poser leurs questions, dans l’idée de mieux connaître leur environnement et d’apprendre à le préserver : peut-on créer un potager? Pourquoi composter ses déchets ? Redécouvrir sa ville en sortant des sentiers battus, c’est donc possible. Les propositions foisonnent, tous quartiers confondus. Une chose est sûre : après avoir testé quelques-unes de ces sorties, on ne sortira plus de chez soi le regard rivé au sol, on saura apprécier la ville de Lyon avec une curiosité affinée, les yeux grands ouverts.
Par Pauline Lambert