Pour cette rubrique éphémère publiée jusqu’en décembre, nous avons retrouvé des enfants qui ont posé en une de Grains de Sel dès les débuts de sa diffusion. Ces filles et ces garçons, aujourd’hui adolescents ou jeunes adultes, forment la « génération Grains de Sel ». Ce mois-ci, c’est Nemo, passionné de musique, qui s’est prêté au jeu de l’interview.
Qui es-tu, Nemo ?
J’ai 17 ans et je suis en première S au lycée du Parc. J’habite dans le quartier des Brotteaux, que j’adore.
Qu’aimes-tu faire dans la vie?
Je fais pas mal de skate mais plutôt aux beaux jours. Ma passion, c’est la musique. Je joue du piano depuis que j’ai 6 ans, et de la batterie dans un groupe que mon père a monté dans son école de musique, à Oullins. On est cinq et, l’an dernier, avec nos reprises et nos compos, on est arrivés en finale du tremplin Zik Zak, organisé par le réseau des écoles de musique du Sud-Ouest lyonnais.
Te souviens-tu de cette séance photo pour Grains de Sel, en 2010?
Pas vraiment, même si je sais que c’était rigolo. C’est le photographe qui a eu l’idée de me déguiser en yéti.
Comment a réagi ton entourage à la parution du magazine?
Mes parents ont récupéré plusieurs exemplaires de Grains de Sel, qu’on a encore à la maison. Et quand des copains le découvraient chez moi, ils trouvaient ça plutôt cool.
Tu avais alors 8 ans. Quel métier rêvais-tu de faire à l’époque?
Je voulais être architecte, je dessinais des maisons tout le temps. D’ailleurs, j’ai fait mon stage de 3e dans un cabinet d’architectes où je me suis beaucoup ennuyé. Il n’y avait que des réunions, on ne dessinait jamais !
Et aujourd’hui, tu as une petite idée?
Non et ça me stresse car on ne me parle que d’orientation cette année. J’ai de bonnes notes, mais je ne travaille pas beaucoup parce que je n’ai pas d’objectif. C’est sûr que si j’en avais un, je bosserais plus. Mais je suis quand même tenté par l’ingénierie, qui permet de faire beaucoup de choses. Sinon, j’aimerais bien être professeur de musique, au lycée ou à l’université car les élèves ont choisi d’être là. Je leur proposerais des écoutes musicales en tous genres et de jouer avec eux.
Tu souhaiterais rester à Lyon?
Ah oui, je me dis souvent que j’adore cette ville ! C’est ni trop gros, ni trop petit. Et quand je la regarde de chez moi, le soir, sous les toits, je la trouve hyper belle.
Quels sont les endroits que tu préfères à Lyon?
Il y en a plein ! D’abord, la gare des Brotteaux, avec cette espèce de cage d’escalier d’où on a une vue magnifique sur la ville. Plus petit, quand j’étais au conservatoire, à Fourvière, je passais beaucoup de temps dans le jardin du Rosaire. J’aime aussi l’Opéra, le bâtiment et l’ambiance avec les skateurs, les danseurs, la foule de la rue de la République.
Et dans dix ans, tu te vois où?
J’ai envie que tout reste pareil. Je suis quelqu’un de joyeux, j’ai à peu près tout pour être heureux. Mais en même temps, si rien ne change, ça me saoulera peut-être. Ça dépend vraiment de ce qui va se passer dans les dix années à venir.
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Touchez pas au yéti !
C’est dans le décor des entrepôts des Glacières de Lyon, installées à Vénissieux, que Nemo a pris la pose, déguisé en yéti, devant l’objectif de Xavier Schwebel. La photo est passée en couverture du numéro 62 de Grains de Sel, daté de décembre 2010/janvier 2011.
/ Clarisse Bioud