Perché au sommet d’une colline, un petit cochon voit son père construire un moulin pour repousser un immense nuage noir avant de s’enfoncer dans les brumes lugubres. L’enfant, resté seul, va trouver du réconfort auprès d’un petit renard et de sa famille. Découpé en dix chapitres et doté d’un thème musical magnifique, Le Cochon, le renard et le moulin est une merveille de film d’animation, à la fois coloré et tendre, sombre et dystopique.
À l’origine, le personnage du gardien du barrage (The Dam Keeper) est un court-métrage réalisé en 2014 par Robert Kondo et Dice Tsutsumi (anciens des studios Pixar) et produit par leur société de production, Tonko House, basée en Californie. Après avoir conquis de nombreux festivals à travers le monde, l’univers est revenu à ses racines pour raconter l’enfance du protagoniste.
Sans mots, cent émotions. Avec un minimum d’effets et des personnages dénués de parole, Erick Oh parvient à apporter des touches d’humour et de poésie dans un univers sans cesse en proie à l’idée que la mort peut surgir à tout moment. Si certains chapitres (le repas des lions du 4e et le cauchemar du 8e) dévoilent des scènes angoissantes, la présence rassurante des parents de Renard vient souvent apaiser les situations dramatiques et désamorcer les moments de tension. Les plus petits spectateurs sont donc invités à partager un conte aux tonalités mélancoliques avec leurs parents, certainement touchés par cette expérience sensorielle qui fait la part belle à l’épure, à la drôlerie et au surréalisme.
→ Dès 5 ans, durée : 50 min • Sortie : 6 mars
/ Nicolas Schiavi