Que vous soyez passé à côté d’un film culte lors de sa sortie en salle ou que vous ayez envie de partager un bon moment de cinéma avec vos enfants, la rubrique Mon ciné-club vous propose de (re)découvrir des films incontournables, faciles à dénicher et à visionner en famille. Ce mois-ci : Ma vie de Courgette, de Claude Barras.
À l’origine, il y a un roman, Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris. Un ouvrage pour lequel le réalisateur de films d’animation Claude Barras a un véritable coup de foudre. La voix de cet enfant, son regard sur le monde et les difficultés qu’il croise l’interpellent. « Je voulais faire un film pour les enfants, qui leur parle de la maltraitance et de ses remèdes dans le monde d’aujourd’hui », confesse l’artiste suisse.
Alors, avec son ami et collaborateur de longue date, Cédric Louis, il commence à façonner une identité graphique et ébauche différentes versions d’une adaptation cinématographique, sans qu’aucune ne se concrétise. Jusqu’à l’arrivée sur le projet de la cinéaste et scénariste Céline Sciamma, révélée au grand public avec Naissance des pieuvres et Tomboy. Elle apporte son talent et sa sensibilité pour trouver le juste équilibre entre humour et émotion, aventure et réalisme social.
Raconter sans condescendance des parcours de vie difficiles
En faisant confiance à l’intelligence et à la sensibilité des enfants, tout en restant accessible aux adultes, Ma vie de Courgette raconte sans condescendance le parcours de vie un peu cruel d’un petit garçon surnommé Courgette qui, après le décès accidentel de sa maman, se retrouve placé en foyer pour enfants.
Dans cet environnement nouveau, qui devient un lieu de réparation et d’apaisement, il fait la rencontre de Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice, dont l’histoire se révèle peu à peu au spectateur, avec dureté et tendresse. Et puis il y a Camille, cette fille de 10 ans, qui changera le cours de sa jeune existence…
Récit initiatique entre réalisme et émotion, Ma vie de Courgette est une pépite d’animation française, aussi ludique que pédagogique, qui a charmé petits et grands lors de sa sortie en 2016, au point d’être sacré deux fois par les César (meilleur film d’animation et meilleure adaptation) et même d’être nommé aux prestigieux Oscars. Un gage de reconnaissance pour cette généreuse tranche d’amour couchée sur pellicule. « Un film avec un sourire et, peut-être, une petite larme », comme disait Charlie Chaplin.
L’info en plus :
Tourné en stop-motion, Ma vie de Courgette a nécessité un travail considérable de la part des équipes techniques basées principalement en banlieue lyonnaise. Pas moins d’une soixantaine de décors et 54 marionnettes dans trois déclinaisons de costumes ont été façonnés. Les 70 minutes de film ont été mises en boîte en huit mois, à raison de trois secondes par jour et par animateur. Entre la fabrication et le tournage, Ma vie de Courgette est le résultat épatant de deux ans de travail acharné…
/ Thomas Périllon – lebleudumiroir.fr