Une rubrique animée par les avocats intervenant en droit de l’enfant du barreau de Lyon / Par Maître Nathalie Carron*
En 1881, Pasteur énonce le principe de la vaccination, qui consiste à injecter dans le corps un agent infectieux sous une forme inoffensive stimulant la réponse immunitaire de l’organisme. L’obligation de vaccination existe en France depuis la loi du 15 février 1902. C’est Jules Ferry qui, dans un souci de santé publique, fit promulguer cette loi qui rendit obligatoire le premier vaccin antivariolique, la variole étant à l’époque une maladie mortelle. Petit à petit, plusieurs autres vaccins ont été mis au point pour combattre d’autres maladies, telles que la tuberculose, le tétanos, la poliomyélite…
Jusqu’à la fin 2017, le fait de refuser de se soumettre ou de soumettre ceux sur lesquels on exerce l’autorité parentale à l’obligation de vaccination était puni d’une peine d’emprisonnement de six mois et d’une amende de 3 750 euros. Depuis la loi du 30 décembre 2017, entrée en vigueur le 1er janvier 2018, tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 doivent être vaccinés contre onze infections, sauf contre-indication médicale reconnue. À cet égard, il faut préciser que le professionnel de santé qui rédigerait un certificat de complaisance contre-indiquant l’injection vaccinale pourrait être poursuivi devant ses instances ordinales et devant le tribunal correctionnel. Il risque donc une sanction disciplinaire susceptible de mener à la radiation, ainsi qu’une sanction pénale lourde pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Quant aux parents, s’ils ne risquent plus de sanctions pénales spécifiques pour ce refus de vaccination, ils peuvent toujours être poursuivis pour défaut de soin, délit puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende. En outre, les vaccinations obligatoires conditionnant l’entrée ou le maintien de l’enfant à l’école, la garderie ou la colonie de vacances, une autre sanction, indirecte cette fois, consiste à interdire à cet enfant l’accès à la vie en collectivité.
*Nathalie Caron, avocate au barreau de Lyon depuis 1991, est présidente de la commission Droit des mineurs.