“Quel est le livre que j’emporterais sur une île déserte ?” C’est un peu la question que l’on se pose en sortant de la dernière exposition du musée de l’Imprimerie. Avec un titre qui pourrait bien être celui d’un livre justement, L’Odyssée des livres sauvés raconte, par delà les époques et les pays, la destinée compliquée de certains manuscrits, soit parce qu’ils ont failli périr, soit parce qu’ils ont été censurés, soit parce qu’ils ont connu l’exil avec leurs détenteurs. L’exposition, assez ardue pour les enfants, mérite quand même le détour, si l’on prend le temps de leur expliquer l’histoire extraordinaire de certains des 50 ouvrages présentés.
À commencer par le destin de ces livres miraculeusement sauvés d’un danger qui aurait dû les faire disparaître comme ces milliers de bouquins récupérés par un éboueur passionné dans les poubelles de Bogota. Mais aussi celui des livres censurés pour des raisons religieuses ou politiques et que des éditeurs, ou de simples amoureux des livres, ont courageusement protégé et défendu pour nous les rendre accessibles. Les enfants comprendront que la guerre n’épargne jamais les livres, les carnets, les journaux intimes, que l’on est obligé de cacher avant de s’enfuir ou que l’on emporte avec soi pour garder un lien avec sa vie d’avant ou continuer d’y écrire ce que l’on traverse. La dernière salle, qui montre comment le livre peut réconforter son propriétaire et parfois son auteur, à la manière d’un talisman, fera écho à la passion des jeunes lecteurs pour tel ou tel bouquin de leur bibliothèque. Car à tout âge, on a ses livres préférés, ceux dont on ne se séparerait pour rien au monde.
L’Odyssée des livres sauvés, jusqu’au dimanche 22 septembre, au musée de l’Imprimerie, 13 rue de la Poulaillerie, Lyon 2e. Tél. 04 78 37 65 98. imprimerie. lyon.fr Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h. Tarifs : de 4 à 8€, gratuit pour les – 18 ans.
Par Clarisse Bioud et Gaëlle Guitard