En début d’année, les parents d’élèves de l’école Joseph-Cornier (Lyon 4e) ont publiquement dénoncé le gaspillage alimentaire dans les cantines. Leur action a fait des émules : plusieurs écoles de Lyon ont rejoint leur collectif en faveur d’une alimentation scolaire responsable. Grains de Sel a rencontré trois de ces parents, Lydie Bonvallet, Mélanie Gachet et Cécilia Sanchez.
Votre pétition contre le plastique et le gaspillage alimentaire dans les cantines a récolté plus de 2 000 signatures depuis avril dernier. Pourquoi s’attaquer à ce problème maintenant ?
Nous avons instauré le tri à Joseph-Cornier lors de la semaine européenne de réduction des déchets, en novembre dernier. En temps normal, tout est jeté dans une seule poubelle. À cette occasion, nous avons constaté qu’environ 16 tonnes de biodéchets, 2,7 tonnes de plastiques et 1,5 tonnes d’aliments consommables, comme les pommes et les produits laitiers, étaient jetés chaque année. C’est mirobolant ! Les programmes scolaires préconisent l’éducation au développement durable, mais dans le même temps, on laisse faire n’importe quoi. Notre demandons la mise en place du tri sélectif dans toutes les écoles. Nous défendons aussi la revalorisation des biodéchets, la suppression des barquettes en plastique et la redistribution des denrées consommables aux plus démunis.
Comment a été accueillie votre pétition dans les autres écoles de Lyon ?
Nous avons eu des retours de toutes les écoles de la Croix-Rousse mais aussi dans les 1er, 3e et 6e arrondissements et à Villeurbanne. Tout le monde – directeurs, enseignants, agents municipaux – réalise que le gaspillage représente un budget pharaonique qui pourrait servir à créer des projets pédagogiques. Les solutions que nous proposons permettent d’agir concrètement.
Vous proposez notamment une “boîte à outils” mais la gestion de la restauration scolaire incombe à la Mairie…
Oui. La mairie du 4e a bien reçu nos demandes, mais la Ville de Lyon nous répond que des expérimentations sur le tri sélectif auront lieu dans une dizaine d’écoles seulement… Notre propos n’est pas de dire qu’il y a des méchants et des gentils. Ce n’est pas évident à mettre en place, mais des solutions de court terme existent. Le tri sélectif, par exemple, peut se faire tout de suite, sans investissement lourd. Quand nous l’avons instauré en novembre, les enfants se sont adaptés très vite et ils n’ont pas compris pourquoi nous arrêtions.
Par Élise Capogna